Après deux CAN et un Mondial avec l'Algérie, Cadamuro «prend du plaisir» en D3 suisse
FOOTBALL•Révélé à la Real Sociedad, Liassine Cadamuro-Bentaïba évolue désormais au Servette de Genève, en D3 suisse. Mais le défenseur né à Toulouse n’a pas renoncé au haut niveau et à l’équipe d’Algérie…Nicolas Stival
Une première apparition en Liga face au Barça de Lionel Messi, puis une première titularisation contre le Real Madrid… Difficile d’imaginer un début de carrière plus clinquant que celui de Liassine Cadamuro-Bentaïba, lors de la saison 2011-2012 avec la Real Sociedad. Né à Toulouse, vainqueur de la Coupe Gambardella à Sochaux, c’est à Saint-Sébastien que l’international algérien a débuté chez les pros.
Pourtant, ce mercredi, le défenseur de 28 ans s’apprête à disputer un match de D3 suisse : le derby entre le Servette de Genève et l’Etoile Carouge. « Le Servette m’a fait confiance et je lui en serai toujours redevable, lâche-t-il. Le club a montré qu’il me voulait alors que j’étais à l’arrêt. »
« Je n’avais plus envie d’être cette roue de secours »
Lorsque Cadamuro s’est engagé début février avec cette institution du football helvète, en difficultés depuis plusieurs années, lui aussi sortait d’une période compliquée. « En fin de saison dernière, j’ai résilié mon contrat avec la Real Sociedad, détaille-t-il. J’ai mon caractère, je ne pouvais pas accepter de rester dans la situation qui était la mienne. Que je fasse de bons matchs ou pas, on ne me donnait pas de continuité. »
Deux prêts successifs à Majorque puis à Osasuna, en L2 espagnole, n’avaient rien changé au statut du solide arrière polyvalent (1,87 m, 82 kg). Trop polyvalent ? « Je voulais m’installer en défense centrale, jouer sur un côté me convient moins. Quand tu es polyvalent, au final, tu n’es pas sur le terrain. Et je n’avais plus envie d’être cette roue de secours. »
« Je fonctionne à l’affect »
Voilà comment, après huit mois sans jouer et des contacts avortés, notamment avec le Standard de Liège, le Toulousain s’est retrouvé sur les bords du Lac Léman, par le biais de son agent.
« Me retrouver en D3 après avoir disputé une Coupe du monde (2014) et deux CAN (2013 et 2015), cela peut paraître étonnant, on me l’a déjà dit, note Cadamuro. Mais je fonctionne à l’affect, et le feeling est bien passé avec tout le monde au Servette, un club familial. Evoluer en D3 suisse, ça ne me fait pas peur, tant que je prends du plaisir. Il y a de bons joueurs, même si c’est plus physique que technique. Mais j’aime l’impact physique. »
Auteur de trois buts en quatre matchs, après une expulsion lors de sa première apparition, le Franco-Algérien espère aider les Grenats à retrouver la Challenge League, l’antichambre de l’élite. C’est très bien parti pour le deuxième de Promotion League (D3). Auquel cas, Cadamuro prolongera de deux ans son actuel contrat de six mois.
« Mon objectif, c’est de jouer en L1 suisse avec le Servette », martèle le défenseur, enfin positionné dans l’axe. Et les Fennecs, dans tout ça ? « La sélection reste dans un coin de ma tête, glisse celui dont la neuvième et dernière sélection remonte à janvier 2015. Ma situation actuelle fait que je ne suis pas sélectionnable. Mais il y a la CAN en 2017, puis la Coupe du monde un an plus tard. »
Si le Servette retrouve les hauteurs du foot suisse, tout pourrait redevenir possible pour Cadamuro.