Découvert dans un grenier, ce Caravage estimé à 120 millions d'euros est «authentique»
ART•Un expert a assuré ce mardi que le tableau « Judith et Holopherne », découvert en 2014 près de Toulouse, était une œuvre authentique du peintre italien Le Caravage…N.S. avec AFP
L’histoire est belle. Un tableau, découvert par hasard en 2014 près de Toulouse, est une œuvre « authentique » du Caravage, a affirmé mardi l’expert Eric Turquin, lors d’une conférence de presse à Paris. Cette toile du peintre italien (1571-1610), tirée d’une scène biblique, a pour nom Judith et Holopherne.
L’huile sur toile, réalisée entre 1600 et 1610, a été retrouvée par les propriétaires d’une demeure de la campagne toulousaine, datant du XVIIe siècle comme le tableau, qui avaient ouvert une sous-pente à cause d’une fuite d’eau.
« Cet éclairage particulier, cette énergie typique du Caravage, sans corrections, d’une main sûre, et les matières picturales, font que ce tableau est authentique », a déclaré Eric Turquin. « Il y aura plus de controverses que d’expertises », précise toutefois l’expert.
Une authenticité contestée
« Des gens sérieux attribuent ce tableau à Finson », reconnaît-il ainsi. Louis Finson, (1570 ou 1575-1617) était un peintre flamand, disciple du caravagisme. Eric Turquin fait part de son intime conviction pour authentifier l’œuvre.
Toutefois, selon Le Quotidien de l’Art, « une spécialiste de Caravage, Mina Gregori, estime qu’il ne s’agit pas d’un original du Caravage, mais elle reconnaît en contrepartie la qualité indéniable de l’œuvre ».
Quel avenir pour le tableau ?
Via un arrêté paru le 31 mars, le ministère de la Culture a « refusé le certificat d’exportation ». Ce tableau mérite d’être « retenu sur le territoire comme un jalon très important du caravagisme, dont le parcours et l’attribution restent encore à approfondir », précise le document.
« Je souhaite que l’Etat se porte acquéreur pour faire en sorte que ce tableau reste en France, ou alors que cela soit fait via une souscription nationale », a indiqué mardiJean-Luc Moudenc. Le maire LR de Toulouse souhaite que ce chef-d’œuvre, estimé à 120 millions d’euros, puisse être exposé au public.