Contourner les inévitables bouchons autour du Stadium en accostant, tranquillou, par la Garonne. Sur un ponton flambant neuf. Emise il y a un an par Toulouse Métropole, l’idée de desservir les matchs de l 'Euro par des navettes fluviales est séduisante sur le papier. Mais les bateliers se demandent si elle ne va pas tomber à l’eau.

L’aléa météo

D’abord pour des raisons réglementaires. Les bateaux de croisière ont interdiction de naviguer sur la Garonne si son niveau dépasse un mètre.

Or, il neige encore dans les Pyrénées. Si la météo n’y met pas du sien, il y a de forts risques que le fleuve soit trop haut dans deux mois. Voilà sans doute pourquoi la mairie, prudente, n’a pas encore officialisé l’opération.

Elle n’a en tout cas pas laissé tomber le projet. Marie-Hélène Mayeux-Bouchard, l’élue chargée des voies d’eau, a écrit un courrier, en date de 30 mars, dans lequel elle indique aux professionnels qu'il leur « sera possible de proposer des navettes permettant la desserte du stade depuis (…) le quai de la Daurade ».

Des susceptibilités froissées

Ludovic Lumbroso, le patron des Bateaux toulousains, a bien reçu la lettre. Mais il est un peu « vexé » car ses confrères aussi, d’Albi ou de Cahors. « Une démarche pas très "small business act " », relève Valérie Piganiol, la présidente du club économique Toulouse au fil de l’eau, en faisant allusion à l’engagement de la municipalité de favoriser les entreprises locales. « Il faut renouer le dialogue », estime Ludovic Lumbroso qui voit mal un « concurrent » amener un bateau à Toulouse pour une navette qui dépendra de la météo…