TRANSPORTSTGV: Les élus partent à la pêche aux milliards (et aux idées)

Toulouse: Les élus partent à la pêche aux milliards (et aux idées) pour financer le TGV

TRANSPORTSAnnoncée pour 2024, l’arrivée de la Ligne à grande vitesse à Matabiau reste théorique car son financement n’est pour l’heure pas assuré. Les grands élus de tous bords cherchent des idées innovantes…
Hélène Ménal

Hélène Ménal

La refonte du quartier Matabiau est en marche. La date de 2024 apparaît partout pour la mise en service de la Ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse et l’Etat a même annoncé pour juin 2016 la déclaration d’utilité publique du projet (DUP). Et pourtant l’arrivée tant attendue du TGV en gare Matabiau reste hypothétique. Car le plan de financement est loin d’être bouclé. Sur les 6,8 milliards que doit coûter au bas mot cette ligne qui mettrait la Ville rose à trois petites heures de la capitale, les certitudes sont minces.

La Région, le Conseil départemental de la Haute-Garonne et Toulouse Métropole, engagés respectivement pour 900, 480 et 350 millions d’euros sont de plus en plus isolés dans un contexte où les autres territoires traversés se défilent plus ou moins discrètement. Au point que personne ne semble savoir combien d’argent il manque exactement.

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Or, « si le premier coup de pioche n’intervient pas à l’été 2017, au moment de la mise en service du tronçon Bordeaux-Tours, la date de 2024 ne sera pas tenue », prévient Jean-Louis Chauzy, le président du Conseil économique et social régional, mais aussi d' Eurosud Transport, une association qui milite pour les grands projets d’infrastructures aptes à désenclaver la région. C’est sous son égide que les grands élus de tous bords de la région se sont réunis à Toulouse. Pour « trouver des financements innovants » et éviter que le projet ne capote. Sachant qu’aucune des collectivités contributrices ne veut, ni ne peut, faire une rallonge dans l’état actuel des finances locales.

Trois pistes, techniques mais peut-être salvatrices, ont émergé lors de ce colloque.

1 - De nouvelles ressources fiscales

Alors que le prix de l’essence baisse, une nouvelle taxe à la pompe, de 3 ou 4 centimes, permettrait de doper considérablement la force de frappe de l’Agence de financement des infrastructures de France (AFITF). La présidente de la Région, Carole Delga (PS), avait proposé pendant sa campagne une « taxe sur le transport international ». L’idée est de faire payer les camions qui, de plus en plus, boudent le réseau autoroutier. Mais elle nécessite un vote législatif à l’Assemblée nationale.

2 - Rallonger les durées d’emprunt et de concession

Seul un partenariat avec un privé, qui construirait puis exploiterait la ligne grâce un contrat de concession, est envisageable. Or pour l’instant, la durée maximale d’une concession est fixée par la loi à 30 ans. « Une simple modification de la loi suffirait pour la porter à cinquante ans », suggère Jean-Luc Moudenc (LR), le maire de Toulouse. De quoi charmer les investisseurs. Jean-Louis Chauzy propose, lui, un allongement des durées d’emprunt des collectivités locales. « Pourquoi payer sur 20 ans une infrastructure qui va durer un siècle ? », demande-t-il.

3 - Capter les fonds européens

Il existe des enveloppes européennes dédiées aux grands travaux. Le jeu consiste à en capter un maximum. Carole Delga a rendez-vous à Bruxelles à la fin du mois d’avril.