C’est le marronnier du printemps, celui que des familles attendent chaque année pour savoir si leur enfant est scolarisé dans « un bon » lycée. Ce mercredi, à 9h, le ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche publie sur son site les indicateurs de résultats des lycées, avec toutes les précautions d’usage.

Des bulletins de notes à relativiser

Si un établissement obtient 100 % de réussite au bac, son mérite est limité s’il a présenté seulement 30 élèves à l’examen, surtout si tous sont issus de milieux favorisés. Alors qu’un établissement avec 400 élèves de terminale qui aura réussi à emmener 80 % de ses effectifs de seconde jusqu’au bac pourra lui être distingué.

Sans compter qu’il ne faut pas minimiser le rôle même des élèves. Quand un lycée comme celui de Berthelot passe d’un taux de réussite au bac en 2014 de 93 % à 87 % en 2015, il est difficile de faire porter le chapeau uniquement à l’équipe enseignante.

« Il faut relativiser ces résultats. Et bien prendre en compte la valeur ajoutée, notamment le taux d’accès des secondes qui passeront le bac dans le même établissement. Si vous avez que de bons élèves dès le début, c’est plus facile. Et si vous ne gardez que les meilleurs à présenter aux examens et vous orientez les autres avant, vous aurez aussi de bons résultats », insiste Tristan Loubieres, directeur de la division prospectives et de la performance au rectorat.

Les lycées à 100 % de réussite au bac

L’académie de Toulouse a enregistré en 2015 un taux de réussite global au baccalauréat, toutes filières confondues, de 88,9 %, en baisse de 0,9 % comparé à l’année précédente. Parmi les lycées, certains ont obtenu 100 % de réussite : sept en filière générale et quatre en bac pro.

A Toulouse, seuls les lycées privés Le Caousou et Emilie-de-Rodat sont sur le podium. Mais dans ce dernier établissement, 73 % des élèves entrés en seconde ont obtenu leur examen alors que le taux attendu était de 82 %. Toutes les terminales du lycée privé ORT Maurice-Grynfogel à Colomiers ont aussi obtenu le précieux sésame, mais ils étaient seulement 36 inscrits.

Les bons élèves

Certains établissements peuvent présenter des très bons taux de réussite, mais en plus être au-dessus de ce qui était attendu de leur part. C’est le cas du lycée privé Saint-Joseph à Toulouse dont 99 % des terminales ont obtenu leur examen, alors que le « taux de réussite attendu était de 98 % par rapport aux établissements comparables au plan national ».

Au lycée public Pierre-de-Fermat, le taux de réussite des 387 élèves était l’an dernier de 99 %. Et 82 % de ceux entrés en seconde l’ont obtenu, ce qui était attendu. Mission remplie donc pour l’établissement du centre-ville.

Au même titre que les lycées publics Charles-de-Gaulle à Muret, Clemence-Royer à Fonsorbes, Déodat-de-Sévérac et Ozenne à Toulouse qui ont de bons résultats si on regarde l’ensemble du parcours des élèves.

Peut mieux faire

De nombreux établissements sont loin de décrocher le tableau d’honneur. C’est le cas d’un bon nombre de lycées publics de la Haute-Garonne qui ont des effectifs souvent très importants, comme le lycée Pierre-d’Aragon de Muret qui comptabilisait l’an passé 558 terminales en filière générale.

A Fronton par exemple, seuls 53 % des élèves entrés en seconde ont obtenu leur bac dans l’établissement, malgré un bon taux de réussite puisque 92 % des terminales ont obtenu leur examen. « Parfois il peut s’agir de question de filières qui n’existent pas dans l’établissement, ce qui incite les élèves à en changer », poursuit Tristan Loubieres.