Un boucher ou un primeur qui prend sa retraite sans successeur, et c’est l’engrenage dans le quartier. Les habitants prennent l’habitude d’aller s’approvisionner plus loin, notamment dans les grandes surfaces, et finissent par y faire toutes leurs courses.

C’est pour endiguer le phénomène que la mairie de Toulouse vient de lancer une opération baptisée « Cœur de quartiers ». Elle concerne une première vague de 33 places ou faubourgs situés hors du centre ancien et prévoit d’y mener 40 millions d’euros de travaux en tout pour « améliorer la vie de quartier ».

Déplacements de commerces

Cela passe par le stationnement, la circulation ou encore l’éclairage public, mais c’est avant tout sous l’angle commercial que la mairie a décidé de débuter sa réflexion sur chaque îlot. « Il y a un lien direct entre le fait de se sentir bien dans son quartier et la santé de ses commerces », estime en effet Jean-Luc Lagleize (MoDem), l’adjoint au maire en charge du dossier.

D’où les 33 « diagnostics de commercialité » commandés qui doivent permettre à la mairie et à ses partenaires (laChambre de métiers et la Chambre de commerce) de redistribuer les cartes. En faisant venir un jeune boucher du côté de l’avenue Saint-Exupéry ou en empêchant une énième banque de s’installer place de l’Ormeau par exemple.

« Des commerces seront déplacés, d’autres seront attirés, indique Jean-Luc Moudenc (LR), le maire, et tous les moyens seront utilisés : les réseaux, la création de sociétés foncières semi-publiques et, s’il le faut, la méthode plus autoritaire de la préemption des baux commerciaux par la mairie ».

De Soupetard au Pradettes en passant par les Izards

Sur les 33 cœurs de quartier prioritaires, 29 seront « re-dynamisés » d’ici à 2020. Parmi les premiers, il y a la place Soupetard, moche et vide. Habitat Toulouse devrait y construire des logements en réservant les rez-de-chaussée à de petits commerces. Le secteur Micouleau/Trois-Cocus aux Izards est aussi concerné avec « le transfert des commerces existants dans les pieds des nouveaux immeubles » dès 2017.

Quant à la place des Pradettes, assez déprimante, elle va faire l’objet d’un « aménagement paysager », avec tables de pique-nique et « salons de verdure ». Les commerces qui la bordent devraient voir leurs terrasses confortablement élargies.