Pour financer son album solo, Magyd Cherfi, le chanteur de Zebda, a recours au crowdfunding
CULTURE•Le chanteur de Zebda, Magyd Cherfi, a lancé une opération de financement participatif pour sortir d’ici un an son prochain album solo…Béatrice Colin
Quand on vogue en solo, cela a des avantages, mais aussi des inconvénients. Le Toulousain Magyd Cherfi, l’un des chanteurs de Zebda, en sait quelque chose. Après avoir sorti il y a deux ans l’album Comme des Cherokees, le groupe fait un break.
Ce qui laisse tout le loisir à son parolier de se pencher sur ses projets personnels. Que ce soit pour prendre position sur les attentats ou écrire un nouvel album qui doit sortir dans un an.
Pour le voir aboutir, il a dû se lancer dans une opération de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank.
« J’ai déjà produit deux albums solo qui ne se sont pas bien vendus, alors la maison de disques a gardé Zebda, pas Magyd. Quelque part, c’est plus dur car tu n’es plus dans la création, tu dois gérer le business, l’administratif, avoir un compte Facebook, Twitter. Mais on y est condamné. Soit t’es un artiste à succès, sinon tu as le réseau social et l’estafette, tu vas au combat, tu prends ta guitare sur ton dos », avance l’auteur, qui « veut exister, mais pas à tout prix ».
Un roman en préparation
Ce qu’il fait, tour à tour attaché de presse, compositeur ou tourneur. Il a déjà mis en ligne deux extraits de son futur opus : Tu, sur le racisme ordinaire, et le très actuel On part sur les migrants. Deux titres engagés, à l’image du chanteur à textes qu’il est.
« C’est ce que me disent les gens qui ont participé au financement de l’album, ils me disent qu’ils veulent entendre mes textes. Certains sont moins privilégiés que moi, ont des difficultés financières. Le crowdfunding c’est plus direct, mais cela met aussi la pression car il faut être à la hauteur pour eux, plus que pour une maison de disques ou c’est avant tout un contrat économique », poursuit l’artiste.
Libéré du carcan de l’industrie musicale et des interminables tournées, Magyd Cherfi en profite pour assouvir une autre tentation qui le titillait depuis des années : écrire un roman, qui devrait sortir d’ici la fin de l’année chez Actes Sud. Pour ce quinquagénaire qui a seulement le bac en poche, c’est un privilège et « ça fait aussi peur d’y aller soi-même ».
Quant à un prochain opus de Zebda, avant de le voir arriver il « faudra trouver une putain de bonne idée », lâche en rigolant le chanteur.