Acheter en vrac, le concept d'épicerie sans emballage débarque à Toulouse
COMMERCE•La première épicerie toulousaine zéro déchet et 100% produits locaux ouvre ses portes près du Capitole...
Béatrice Colin
Des yaourts de Caussade, du savon d’Ariège, de la farine en provenance de Montclar-Lauragais, de la bière de Gaillac ou encore des pâtes made in Merville. Tous ces produits fabriqués en Midi-Pyrénées seront bientôt vendus dans la boutique de Louise Cardona.
Cette jeune Toulousaine a décidé de monter une épicerie pas comme les autres en plein centre-ville, à deux pas du Capitole au 7, rue Baour-Lormian.
Dans son petit local qui doit ouvrir ce mardi après-midi, ni sac en plastique, ni emballage non réutilisable. Les clients achèteront tout en vrac, histoire de devenir adepte de la philosophie Zéro Waste, ou comment bien manger et ne plus gaspiller tout en protégeant la planète.
Une trentaine de producteurs locaux
Un concept qui remet au goût du jour la bonne vieille consigne. Cette façon de faire ses courses, abandonnée il y a plusieurs décennies avec l’apogée du suremballage, Louise Cardona va proposer à ceux qui passeront d’ici peu la porte de « ceci & cela » de s’y remettre. Un projet qu’elle a financé en partie grâce à une opération de crowdfunding.
« J’ai travaillé dans un magasin bio, il y a souvent des produits vendus en vrac, c’est bio mais cela vient parfois de l’autre bout du monde. Dans l’épicerie, je proposerai 250 références d’une trentaine de producteurs locaux. En plus des céréales, on trouvera du dentifrice solide ou par exemple de l’huile ou du miel vendu sans emballage dans des jarres. Les personnes pourront se servir et remplir leur pot », explique la jeune femme de 25 ans qui vient de terminer ses études de commerce à Bordeaux.
Bocaux et consignes
C’est d’ailleurs dans la capitale girondine qu’elle a pu découvrir un projet abouti d’épicerie sans emballage grâce à La Recharge, l’une des premières à avoir vu le jour en juillet 2014.
Deux ans plus tard, le concept est en plein boom, une chaîne de magasins a même vu le jour et devrait aussi ouvrir cette année une épicerie vrac à Toulouse.
« Il y a 150 projets qui doivent aboutir cette année en France, cela va être de plus en plus facile de faire ses courses sans emballage. C’est quelque chose qui doit se faire étape par étape, il faut minimiser au maximum ses déchets. Si les clients arrivent les mains vides, il y aura des sacs en papier et des bocaux, mais l’objectif c’est de revenir avec ses propres boîtes ou de ramener le contenant vide pour le rendre au fournisseur », poursuit Louise Cardona qui sera là pour donner des conseils aux novices du zéro déchet.
Des ateliers seront d’ailleurs proposés pour apprendre à élaborer ses propres produits d’hygiène ou d’entretien à base de matière première. Un bon moyen de réduire sa poubelle qui pèse en moyenne pour chaque habitant de Toulouse Métropole près de 360 kg.