Entendre la sonnerie de son téléphone portable résonner alors qu’il est à son bureau de maire, Bernard Dumail, le premier édile d’Antichan-de-Frontignes, en rêve. Cette petite commune de Haute-Garonne de 95 âmes, au pied des Pyrénées, fait partie de ces lieux où, en 2016, le téléphone ne capte toujours pas.

Zones blanches et urgences

« Pour que ça passe, il faut aller à la table d’orientation, à la sortie du village et si le temps est couvert, la réception est encore meilleure », assure, un brin dépité, l’élu qui bataille depuis trois décennies auprès des opérateurs pour que son village soit connecté au reste du monde.

Et encore plus depuis le début du mois de janvier qui a vu l’ouverture sur son territoire d’une maison de retraite de 82 places. Sans couverture 3 ou 4 G, les médecins sont réticents à intervenir auprès des résidents de la structure, « ils ne veulent plus venir car ça ne passe pas s’ils ont une urgence », déplore Bernard Dumail.

Mais d’ici peu, ces coupés du monde pourront surfer sur leur smartphone comme n’importe quel geek. La loi Macron est en effet passée par là. Elle oblige les opérateurs mobiles à couvrir l’ensemble du territoire, même les moins rentables.

77 communes de la région concernées

Antichan et sept autres communes du département font ainsi partie des 77 sites de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées identifiés par les services de l’Etat pour bénéficier au plus vite des moyens déployés dans le cadre du plan de résorption des zones blanches, soit une enveloppe de 7,6 millions d’euros.

Vendredi, le préfet de la région, qui comptabilise 28 % des communes concernées au niveau national, a indiqué que ces territoires « devront disposer d’une couverture mobile avant la fin 2016, ou six mois après la mise à disposition d’un pylône ».

A Antichan, une réunion sur le sujet doit avoir lieu ce jeudi. « Tout est en place, nous avons déjà identifié un pylône qui couvrira trois communes en zone blanche, son propriétaire est d’accord, il faut maintenant voir s’il convient à l’opérateur désigné par l’Etat », explique Bernard Dumail qui espère avoir du réseau sur son téléphone avant cet été.

L’avancée des travaux sur les communes concernées pourra être suivie en ligne sur un site dédié mis en place par l’Agence du Numérique, chargée de mettre en place le programme de résorption des « zones blanches » de la téléphonie mobile.