MÉTROLe patron de Sigfox furax après l'enterrement du prolongement de la ligne B

Toulouse: Le patron de Sigfox furax après l'enterrement du prolongement de la ligne B

MÉTRODans une lettre ouverte, le PDG de Sigfox critique vivement l’abandon du prolongement de la ligne B de métro qui devait desservir Labège à l’horizon 2020…
Béatrice Colin

Béatrice Colin

«Toulouse et son agglomération victimes d’un manque de vision ! ». Ludovic Le Moan, le très en vu PDG de la société Sigfox, leader mondial de la mise en réseau d’objets connectés implantée à Labège, n’y va pas par quatre chemins pour critiquer l’abandon en début de semaine du prolongement de la ligne B de métro (PLB) vers le Sud-Est toulousain.

A l’attention de Jean-Luc Moudenc

Dans une lettre ouverte, ce patron, par ailleurs président de l’IoT Valley, qui fédère à Labège des dizaines d’entreprises innovantes, ne mâche pas ses mots à l’encontre des politiques, en particulier du président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc (LR) pour qui il est impossible de financner à la fois le PLB et la troisième ligne de métro sur laquelle il s’est engagé durant la campagne des municipales.

« Que se passe-t-il ? Toulouse serait-elle en panne d’idées, en manque de perspectives d’avenir, pour s’abaisser à tenir sous son joug le territoire labègeois, suspendu au serpent de mer du prolongement de la ligne B ? Notre monde a besoin de sens Monsieur Moudenc, et ce sens provient de l’énergie des Hommes qui animent les territoires. Cela ne se décrète pas, cela se vit, se construit au travers d’actions et de choix ancrés dans les valeurs altruistes portées par les générations qui ont construit la France », assène Ludovic Le Moan.

Concurrence entre Labège et Toulouse Montaudran

Pour le chef d’entreprise, qui ne s’était jamais exprimé publiquement sur le sujet quand de nombreux autres patrons l’ont fait, derrière ce conflit qui dure depuis des décennies « entre l’amont et l’aval de l’Hers », tout ne serait pas qu’une question de déplacements et de financements.

Mais aussi un problème de concurrence économique entre les deux territoires. « Ces pressions et ces blocages sont une ineptie, qui met en exergue l’incapacité de la zone d’activité de Toulouse Montaudran à attirer des entreprises et des talents, et qui cherche à éviter ainsi que le territoire de Labège poursuive son expansion initiée il y a plus de 20 ans dans le domaine du digital », critique le PDG de Sigfox qui espère être entendu.

Peut-être sa voix, et le poids qu’il représente, portera auprès des décideurs qui sont appelés à se réunir lundi, lors d’une réunion de la dernière chance à l’initiative du président du Conseil départemental, Georges Méric.