La Cour des Comptes tacle la gestion de Carcassonne Agglo
ECONOMIE•Un rapport de la Cour des Comptes épingle Carcassonne Agglo pour les défaillances persistantes de cette intercommunalité…Béatrice Colin
Les agents de Carcassonne Agglo ont travaillé en moyenne 1.530 heures en 2013 quand la durée légale est de… 1.607 heures. La Cour des Comptes épingle régulièrement les collectivités et les appelle à réduire leurs dépenses. Dans le cas de Carcassonne Agglo, qui regroupe 73 communes et couvre une population de 105.000 habitants, cela s’apparente plus à un bon tacle.
« Retrouvez le #RPA2016, ses 32 insertions, ses 9 infographies et toutes ses données publiques #opendata https ://t.co/G3Z9MZfW2A — Cour des comptes (@Courdescomptes) February 10, 2016 »
Moins d’heures travaillées que la durée légale
Dans son rapport rendu public ce mercredi, elle pointe « une gestion du personnel défaillante » dont le coût a été évalué à 873.000 euros. Paradoxalement, si les agents n’ont pas fait leur nombre d’heures réglementaire dans l’année, la collectivité a versé « plus de 3.000 heures supplémentaires, sans que cela puisse être totalement justifié », critique la Cour des Comptes qui vise aussi le fort absentéisme de ses fonctionnaires.
« En moyenne, les agents ont été absents 22 jours pour raisons de santé en 2013, dont 11 jours pour maladie ordinaire, ce qui reste nettement supérieur à la moyenne nationale des organismes comparables », poursuit la Cour. Du coup elle recommande, comme elle l’avait déjà fait en 2005 et 2009, « de respecter la durée légale du temps de travail, fixé en 1.607 heures, en revenant sur les avantages accordés sans fondement légal ou réglementaire ».
Durée du temps de travail revue depuis le 1er janvier
Ce qui est chose faite depuis le 1er janvier dernier selon la collectivité. « Carcassonne Agglo a réformé l’ensemble de ses dispositions internes liées au temps de travail et aux congés annuels », a indiqué son président, Régis Banquet, dans une réponse adressée à la Cour des Comptes. Le 18 décembre dernier, la collectivité a en effet délibéré en ce sens.
Mais ce n’est pas le seul grief auquel l’élu a dû apporter des justifications. Au-delà même des questions concernant les ressources humaines, pour la Cour des Comptes, la collectivité « n’est pas parvenue à assumer totalement ses missions, tout en supportant des coûts de gestion administrative de plus en plus élevés ». En cause, notamment, « la difficulté de cette communauté d’agglomération à construire un projet lisible, faute d’avoir défini précisément l’intérêt communautaire lors de sa création ».