Pour Thierry Dusautoir, «le Stade Toulousain et le public méritaient une autre campagne européenne»
RUGBY•Thierry Dusautoir revient sur le fiasco en Champions Cup. Mais le capitaine toulousain, retraité du XV de France, se projette aussi sur la réception de Pau en Top 14…Propos recueillis par Nicolas Stival
Retour au championnat. Après le fiasco européen (cinq défaites en six matchs), le Stade Toulousain accueille Pau, samedi en Top 14. Au sortir de trois défaites de rang, les deux dernières en Champions Cup à Oyonnax (32-14) et face aux Saracens (17-28) dans des matchs sans enjeu, les coleaders du championnat sont « sous pression ». C’est le troisième ligne et capitaine Thierry Dusautoir, en retraite internationale depuis la fin de la Coupe du monde, qui le dit.
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Cette Coupe d’Europe doit vous laisser un goût amer…
Il est évident qu’un club comme le nôtre ne peut pas se satisfaire d’une telle performance. On savait depuis un certain temps que la Coupe d’Europe était terminée pour nous. C’est une grosse déception.
Comment expliquez-vous cet échec ?
Déjà, par un très mauvais départ. On a joué ce premier match (chez les Anglais des Saracens) dans des conditions très particulières, face à une très grosse équipe (32-7). Mais notre vrai faux pas, il se situe en Ulster, où nous n’avons pas su prendre la température de la Coupe d’Europe et tenir compte de l’importance de ce match-là. On s’est fait laminer (38-0). On a vraiment été éliminés ce jour-là.
« Avant #STPAU, le capitaine du Stade Toulousain @titidusautoir évoque les échéances qui attendent son club : https ://t.co/HRkeJhfTcc — Stade Toulousain (@StadeToulousain) January 28, 2016 »
Est-ce que ce parcours a laissé des traces ?
Non, je ne pense pas. L’équipe a su répondre en championnat, contre Toulon (31-8) ou à Paris, où elle a montré une belle image malgré la défaite (18-17). Chaque fois, nous avons su rebondir. Mais lorsqu’on sait qu’on est éliminés en Champions Cup, c’est difficile de se motiver, de se donner à 100 % (pour les deux derniers matchs de Coupe d’Europe), même si en aucun cas ça ne constitue une excuse car le club et le public toulousain méritaient une autre campagne européenne.
Comment vivez-vous le fait de rester désormais à Toulouse, comme cette semaine, pendant les stages de l’équipe de France ?
Franchement, les stages de l’équipe de France ne me manquent vraiment pas. Je dirais peut-être que les matchs, oui. Mais ces périodes de préparation, d’attente, ce n’est pas ce que je préférais.
Lors du premier match, face à l’Italie (le 6 février), je serai devant ma télé et ça me fera certainement quelque chose. Mais c’est une étape de ma carrière et de ma vie qui est maintenant derrière moi. L’important, c’est de construire le présent, avec notamment la réception de Pau.
« "La rencontre avec Toulouse est notre prochain challenge, c’est une équipe emblématique du Top 14" Simon Mannix — Section Paloise (@SectionPaloise) January 28, 2016 »
Ressentez-vous une pression particulière par rapport à la dynamique négative de l’équipe ?
Il y a de la pression car on doit absolument consolider notre place en championnat. On va rentrer dans la période du Tournoi des VI Nations. Sur certains matchs, nous ne disposerons pas de 100 % de l’effectif, donc les rotations seront différentes. Ensuite, on a perdu nos trois derniers matchs. Il faut casser cette spirale négative.
Les All Blacks Conrad Smith et Colin Slade sont venus renforcer Pau après la Coupe du monde…
C’est une grosse valeur ajoutée. Les Palois n’ont pas eu besoin de ces joueurs-là pour nous battre en début de saison (9-6), mais d’après ce que j’ai vu, cela a ajouté de la fluidité dans leur jeu. Ils ont l’avantage de se connaître, cette complicité est une plus-value importante.
Mais leur équipe ne tourne pas uniquement autour de ces deux joueurs. Leur pack est puissant, avec une troisième ligne qui est également joueuse. Ils ont des ailiers comme Sireli Bobo qui savent concrétiser les bons ballons. C’est une équipe complète.