MANIFESTATIONAttentats à Paris: Plus de 15.000 personnes défilent en silence à Toulouse

Attentats à Paris: Plus de 15.000 personnes défilent en silence à Toulouse

MANIFESTATIONLes Toulousains ont une nouvelle fois défilé pour dénoncer les attentats de Paris, mais le rassemblement a été moins important que prévu...
Julie Rimbert

Julie Rimbert

Ils ont défilé en silence, sous l’œil des forces de l’ordre réunies en nombre. Entre 15 000 personnes, selon la police, et 20 000 selon les organisateurs ont marché ce samedi après-midi à Toulouse, de la place Jean-d’Arc à Saint-Cyprien, pour dénoncer la barbarie après les sanglants attentats qui ont endeuillé Paris il y a une semaine. La mobilisation a été moins importante que celle qui a suivi les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Quelque 120 000 personnes s’étaient alors réunies dans les rues de la Ville rose.

Anonymes, religieux et politiques dans le cortège

Derrière une banderole « Pour les libertés et la paix. Contre la barbarie et les amalgames », la CGT, la FSU, Solidaires ainsi que la Ligue des droits de l’homme, qui avaient appelé à ce rassemblement, ont ouvert le cortège. Ce sont les jeunes militants des syndicats qui tenaient la banderole.

« Départ de la marche #contrelesbarbaries a #Toulouse pic.twitter.com/Kbzi02k5f0 — 20 Minutes Toulouse (@20minutestoul) November 21, 2015 »

Christelle est venue de Saint-Gaudens pour pendre part à la manifestation. « En ces temps difficiles, il faut montrer que les citoyens sont unis, restent solidaires face à la violence, confie cette quadragénaire. On est plus fort ensemble. »

Des slogans politiques ont été vus dans cette manifestation qui se voulait pourtant citoyenne. Certains manifestants ont brandi une banderole « Leurs guerres, leurs morts : contre l’état d’urgence, intensifions nos luttes ».

De nombreuses personnalités politiques, dont la socialiste Carole Delga et Dominique Reynié (Les Républicains), tous deux candidats aux prochaines élections régionales, étaient présents dans le cortège, aux côtés du maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et du président de région socialiste Martin Malvy. Les représentants des communautés juives et musulmanes étaient aussi présents dans le cortège.

« Côte à côte les représentants des communautés juives et musulmanes de #Toulouse pic.twitter.com/D5AqKkt8s0 — Fabrice VALERY (@FabValery) November 21, 2015 »

Slogans de paix

De nombreux manifestants arboraient des slogans de paix : « Allahou Akbar célèbre la grandeur de Dieu. Ce n’est en aucun cas un slogan autorisant à tuer », « Islam, nom commun masculin, tiré de la racine salam qui veut dire paix » ou encore « Terroriste n’est pas musulman ».

« Je suis venu une nouvelle fois défiler car, en tant que musulman, je n’en peux plus des amalgames, lâche Karim, venu du quartier du Mirail avec quelques copains. Le vrai islam, c’est celui qui se bat pour la paix. Ce que portent les terroristes, c’est la haine, quelque chose qui n’a rien à voir avec les vraies valeurs de l’islam. »

Drapeau français sur ses épaules, Karine, une Toulousaine âgée d’une vingtaine d’années, tenait à être présente à ce rassemblement. Elle était déjà dans la rue lors des marches après l’attentat contre Charlie Hebdo et s’est recueillie mardi soir sur la place du Capitole lors de la minute de silence. « Je veux montrer ma solidarité car c’est tous ensemble, unis, que l’on vaincra ces barbares, assure-t-elle. Par contre, je suis déçue de voir qu’une semaine après les attentats, certains affichent déjà des slogans politiques comme “A bas Valls, à bas Hollande, les islamophobes”. Je suis pour la liberté d’expression, mais ce n’est ni le lieu, ni le moment aujourd’hui ».

« Propos ignobles et récupération politique indigne lors de la #marche de #Toulouse. Vous n’avez pas honte ? pic.twitter.com/hBFzObthCo — Léo Garcia (@LGarcia__09) November 21, 2015 »

Cette marche s’est déroulée sans incidents, dans un silence pesant. De nombreuses forces de police étaient mobilisées pour cette manifestation autorisée par la préfecture. Des postes de secours étaient installés le long du parcours. Un hélicoptère de la gendarmerie a survolé le cortège tout le temps de la manifestation. Les participants se sont dispersés dans le calme au niveau du musée des Abattoirs.