INSOLITEGers: Mal orthographié presque partout, le petit village d'Aute(r)rive part en croisade

Gers: Mal orthographié presque partout, le petit village d'Aute(r)rive part en croisade

INSOLITEPour retrouver officiellement ses deux « R » originels, le petit village gersois d’Auterrive doit, comble du comble, entamer une procédure de changement de nom…
Hélène Ménal

Hélène Ménal

Les noms propres n’ont pas d’orthographe. A Auterrive, petit village gersois, on ne le sait que trop. Cela fait des lustres qu’on l’écrit tantôt Auterive, tantôt Auterrive, sans que cela ne provoque davantage qu’un agacement.

Sauf que l’Insee a fini par adopter la dénomination avec un seul « r », quand les villageois, registres municipaux du XVIIIe et cadastre à l’appui, assurent que le « vrai » nom de la commune en prend deux.

Banques et cartes de fidélité

« Or l’Insee gagne du terrain avec la dématérialisation », souligne Bernard Ponsivy, le maire. Cartes de fidélité dans les magasins, courriers à l’administration fiscale, référencement internet, la nomenclature Insee fait foi. « J’ai un ami qui travaille dans une banque. Avant, il pouvait forcer le logiciel pour rentrer manuellement la bonne orthographe dans les adresses mais plus maintenant », déplore l’édile.


L’entrée du village d’Auterrive, dans le Gers. - Google Maps

Seul le bon vieux bottin est respectueux

Il n’y a guère que le bon vieux bottin qui fait de la résistance. Et donc les habitants eux-mêmes, avec leurs panneaux d’entrée « correctement écrits ». « Mes prédécesseurs ont essayé de régler le problème. En fait, la seule solution, c’est de lancer une procédure de changement de nom », dit Bernard Ponsivy.

« « C’est beaucoup de courriers, beaucoup de temps d’investissement pour notre secrétaire de mairie mais pas une grosse dépense » »

Prenant le taureau par les cornes, le conseil municipal a officiellement lancé la démarche le mardi 3 novembre. Le dossier va devoir recueillir l’avis du Conseil départemental, passer par la préfecture, le ministère de l’Intérieur et le Conseil d’Etat. « C’est beaucoup de courriers, beaucoup de temps d’investissement pour notre secrétaire de mairie mais pas une grosse dépense », juge le maire qui attendra patiemment l’issue de la procédure.