Sud-Ouest: «L'aérodépendance» en cinq chiffres
ECONOMIE•Selon l’Insee, le secteur aéronautique et spatial est un véritable « moteur économique » pour le Sud-Ouest et surtout pour Toulouse…Hélène Ménal
Il amortit la crise mais ne profite pas à tout le monde. L’Insee a soupesé l’influence du secteur aéronautique et spatial dans l’économie du grand Sud-Ouest (Aquitaine et Midi-Pyrénées). Sans surprise, elle est énorme. La preuve en chiffres.
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Le nombre de salariés dans la filière à fin 2013. Cela signifie qu’un salarié sur dix du secteur privé travaille pour elle qu’il soit « airbusien », ingénieur dans un bureau d’études ou informaticien.
- 62 %
Le pourcentage des employés de l’aéronautique et du spatial qui travaillent dans la zone d’emploi de Toulouse. Bordeaux arrive loin derrière avec 12 % des salariés, suivie de Pau qui en truste 6 %. A cette aune, le cliché d’une filière aéronautique et spatiale « partagée » entre Aquitaine et Midi-Pyrénées a vraiment du plomb dans l’aile.
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L’Insee a aussi déterminé « l’aérodépendance » des bassins d’emploi. Elle est vraiment « forte » pour trois d’entre eux. Et d’abord à Figeac, dans le Lot, vraiment « accro ». Un salarié (du secteur marchand non agricole) sur trois y dépend de l’aéronautique, donc de Ratier Figeac ou de Figeac Aéro.
Plus étonnant encore, Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées-Atlantiques, arrive deuxième ex aequo. Grâce à l’implantation à Bidos de Messier-Bugatti-Dowty, qui fabrique des trains d’atterrissage, 20 % des salariés du bassin travaillent dans l’aéronautique. Le ratio est le même l’agglomération toulousaine qui est donc elle aussi très «aérodépendante».
- 4.200
Le nombre d’emplois créés par la filière en 2013. Restée florissante, elle a joué les amortisseurs de crise. L’Insee en tient pour preuve que de 2008 à 2013, le nombre d’emplois industriels a augmenté de 3 % dans le grand Sud-Ouest tandis qu’il s’effondrait de 8 % dans le reste de la France.
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Maintenant que l’A350 XWB a pris son envol, Airbus n’a plus de nouveau programme à l’horizon. Une perspective qui inquiète les syndicats maison et les salariés des sous-traitants. Les chiffres de l’Insee, arrêtés fin 2013, ne prennent pas encore en compte ce « sevrage » notamment pour les bureaux d’études et société d’ingénierie prestataires.