Toulouse: Séquestré pendant sept semaines, il vit encore dans la terreur
FAITS-DIVERS•Un quinquagénaire toulousain a été enlevé puis séquestré pendant près de deux mois par des truands qui lui ont extorqué 1,3 million d’euros…H.M.
«Je dors mal, je fais des cauchemars, au moindre bruit, je sursaute. J’ai quitté mon logement, je me cache. Le quotidien reste difficile, très difficile ». Voilà ce que vit encore au quotidien le Toulousain de 57 ans qui a été séquestré en Espagne, du 22 mai au 13 juillet 2015, par une bande de truands.
Les quatre ravisseurs ont été arrêtés le 7 septembre par la police espagnole, mais pour la victime, le cauchemar continue. L’homme, d’abord présenté comme un riche homme d’affaire mais qui, dit-il, se contente de gérer un patrimoine familial, s’est confié ce mardi à La Dépêche du Midi.
« .@policia detiene en Marbella a 4 peligrosos delincuentes franceses reclamados por secuestro, extorsión, atraco… pic.twitter.com/yOVGnm2EE9 — Ministerio Interior (@interiorgob) September 15, 2015 »
Dans les colonnes du quotidien, il raconte son enlèvement abracadabrantesque. D’abord cet « appel d’un homme qui souhaitait acheter des terrains » et lui donne rendez-vous dans une ferme de Drémil-Lafage, aux environs de Toulouse. Des complices du pseudo-client s’emparent alors du vendeur. « Je me demandais ce qu’il m’arrivait, je ne comprenais pas, je ne résistais pas… Quand vous sentez une arme sur votre visage, cela ne favorise pas l’opposition. », confie la victime.
Il a dû simuler avec ses proches
Ensuite, il a été ballotté, le plus souvent dans un coffre de voiture. De son domicile, pour prendre ses effets personnels, à Marbella, en passant par son propre appartement de villégiature près de Gérone, sur la Costa Brava, le calvaire a duré 52 jours aux cours desquels les ravisseurs l’ont fait parler, l’obligeant sous la menace à rassurer ses proches en inventant une fable sur la nécessité de faire un break. « Au fil des semaines, ils savaient tout de moi (…) J’avais face à moi des gens intelligents dont le coup avait été minutieusement préparé ».
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Les malfaiteurs parviennent à lui faire acheter de l’or, jouent parfois avec lui aux échecs et prennent un réel ascendant psychologique sur lui. Au point qu’après sa libération la victime ne dira pas un mot et fera délibérément deux virements à ses bourreaux pour un montant total de 595.000 euros.
« « Parler c’était mourir. Avant de me libérer, leurs ordres étaient stricts : si tu parles, toi ou un de tes proches sera tué » »
« Parler c’était mourir. Avant de me libérer, leurs ordres étaient stricts : si tu parles, toi ou un de tes proches sera tué », rappelle-t-il à La Dépêche. C’est son banquier finalement, intrigué par ces mouvements suspects, qui donnera l’alerte.
Les quatre ravisseurs dorment désormais en prison. Lui est libre. Ou presque. « J’ai imaginé toutes les façons de recevoir la mort, tous les scénarios, avoue-t-il. Encore aujourd’hui, quand je croise quelqu’un dans la rue, s’il met la main dans sa poche, je tremble. »