ECONOMIEAirbus débarque en fanfare aux Etats-Unis

Airbus débarque en fanfare aux Etats-Unis

ECONOMIELe constructeur européen chasse sur les terres de Boeing. Il inaugure lundi sa première usine américaine, à Mobile, en Alabama…
Hélène Ménal

H.M. avec AFP

L’Etat américain d’Alabama déroulera ce lundi le tapis rouge aux dirigeants d’Airbus. Ils viennent inaugurer à Mobile leur premier site d’assemblage aux Etats-Unis, pré carré de leur grand rival Boeing.

Cette usine, la seconde du groupe hors de ses terres européennes après celle de Tianjin en Chine, va assembler des appareils de la famille du monocouloir A320 (A319, A320 et A321), son best-seller lancé en 1988. Airbus espère y produire quatre avions par mois à partir de 2018, soit 40 à 50 par an.


Un millier de salariés à terme

Le site, dont les travaux ont coûté 600 millions de dollars, va employer au départ 225 employés, recrutés dans la région. Au pic de la production, il comptera un millier de personnes, promet Airbus, qui a bénéficié de millions de dollars de subventions publiques sous la forme d’abattements fiscaux et d’aides directes.

Des salariés ont suivi des stages de perfectionnement dans des usines Airbus à Hambourg (Allemagne) et à Toulouse (France).

« Proud to accompany the inauguration of the new #Airbus factory in @Mobile, Al. First one in N.America ! pic.twitter.com/7qbsLGmJHC — Bruno Fulda (@Pondisegur) September 12, 2015 »

« Notre cadence de production sur la famille A320 augmente, donc il est important d’être présent sur le plus grand marché mondial estimé à 5.000 avions dans les 20 ans à venir », explique Jacques Rocca, un porte-parole d’Airbus.

En s’implantant à Mobile, Airbus espère surtout jouir d’un argument commercial de poids auprès des compagnies américaines qui sont en train de renouveler leurs flottes. Et, pourquoi pas, refaire son retard sur Boeing.

Il y a trois ans, avant l’annonce de ses projets américains, la part de marché d’Airbus aux Etats-Unis était de 20 %, contre 80 % à son concurrent, selon Jacques Rocca. Mais depuis elle est passée à 40 % grâce à de grosses commandes de Delta Air Lines, American Airlines et Frontier.

Carnet de commandes record pour Airbus avec 6.700 avions à livrer

D’ailleurs, le « made in USA » a déjà payé pour Airbus Helicopters (ex-Eurocopter), qui a doublé sa part de marché aux Etats-Unis en l’espace de dix ans après y avoir ouvert une usine.

Des grèves rares et des salaires bas

Mobile va donner plus de flexibilité à Airbus, s’accordent les analystes. En produisant aux Etats-Unis c’est-à-dire en zone dollar, monnaie dans laquelle sont vendus les avions, Airbus va dépendre moins des variations de la parité euro/dollar et économiser sur ses couvertures de change.

L’Alabama, ancien état ségrégationniste, a aussi l’un des salaires minimum les plus bas des Etats-Unis (7,25 dollars de l’heure) et offre une fiscalité souple. Enfin, selon les analystes du cabinet Trefis, moins de 10 % des salariés y sont syndiqués ce qui éviterait à l’avionneur européen des retards de production.