Samedi, à Toulouse, le président d’Unitaid, Philippe Douste-Blazy a appelé la communauté internationale à agir « à long terme » et non pas seulement dans l’urgence, sur la crise des migrants, en finançant la lutte contre l’extrême pauvreté dans le monde.

Après une semaine à Lampedusa

« Je suis scandalisé par la froideur avec laquelle nous traitons un des pires drames humains de l’histoire contemporaine », a déclaré Philippe Douste-Blazy à l’AFP, alors qu'il venait de passer une dizaine de jours sur l’île italienne de Lampedusa, en Méditerranée, où des centaines de personnes tentent de débarquer chaque semaine.

« Il aura fallu attendre que 71 personnes soient murées dans un camion pour qu’il y ait un début de prise de conscience humaniste », a accusé M. Douste-Blazy, qui est aussi conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU.

Lutter contre l’extrême pauvreté

« La deuxième chose que l’on oublie, et malheureusement je n’entends personne parler de ça, c’est que la cause première de tout cela, c’est l’extrême pauvreté », a estimé l’ancien ministre, évoquant un « cercle vicieux » entre « la corruption », « la guerre civile » et « l’extrême pauvreté ».

« On se donne bonne conscience en se disant que c’est la faute des passeurs, de Daech, qu’il faut combattre, bien sûr, mais pour nous aveugler sur la réalité, qui est que ces êtres humains crèvent de notre égoïsme », a-t-il ajouté.

Unitaid est une organisation dont l’objectif est de négocier le prix des médicaments contre le sida, le paludisme et la tuberculose pour les pays pauvres. Ses ressources (2,5 milliards d’euros sur 8 ans) proviennent de la taxe sur les billets d’avion créée en 2006 et prélevée dans 15 pays.