SANTEToulouse: Une première mondiale en matière de greffe rénale par voie vaginale

Toulouse: Une première mondiale en matière de greffe rénale par voie vaginale

SANTEL'opération a permis à une femme de recevoir le rein de sa sœur grâce à une technique innovante par voie vaginale assité d'un robot…
Béatrice Colin

Béatrice Colin

Opérées le 9 juillet dernier, les deux sœurs se portent bien. Plus d’un mois après, Valérie la donneuse de 44 ans et Béatrice la receveuse d’un an sa cadette n’ont eu aucun mal à se remettre de la première greffe rénale par voie vaginale assistée par un robot.

Plus esthétique, moins douloureux

Une première réalisée au CHU de Toulouse par deux chirurgiens urologues. Ils ont dans un premier temps prélevé le rein avant de le transplanter dans la foulée, en utilisant exclusivement le robot chirurgical de l’hôpital Rangueil.

« Greffes rénales robot-assistées par voie vaginale : 2 premières mondiales @CHUdeToulouse http://t.co/FjibwviXCd pic.twitter.com/sESGzdCGWR — CHU de Toulouse (@CHUdeToulouse) August 19, 2015 »

« Cela a nécessité pour la donneuse quatre incisions de 8 mm sur l’abdomen et pour la receveuse cinq incisions de moins d’un centimètre, en plus de l’incision vaginale. Au-delà de l’intérêt esthétique, pour les patientes il y a moins de douleur », explique le Dr Nicolas Doumerc, expert en chirurgie urologique robot-assistée.

Il a réalisé cette opération aux côtés de Federico Sallusto, le coordonnateur responsable de la transplantation rénale au CHU.

Grâce au robot, du prélèvement à la greffe

Le lendemain de l’opération, la sœur qui avait fait le don a pu traverser l’hôpital à pied pour aller voir la greffée. Elle a pu sortir au bout de deux jours et sa sœur transplantée au bout de quatre. « L’intérêt de la robotique est qu’elle reproduit la main humaine, offre une perspective en 3D avec une chirurgie moins invasive », poursuit le médecin.

Et le fait de passer par la voie vaginale, aussi bien pour l’extraction que la transplantation, réduit encore plus les risques. Si huit femmes avaient déjà été transplantées d’un rein en Inde en passant par cet orifice naturel, c’est la première fois qu’une greffe est réalisée exclusivement grâce à l’assistance d’un robot.

Technique adaptée aux patients obèses

Les deux Toulousains avaient déjà transplanté un rein de cette manière en mai dernier, mais le prélèvement avait été fait l’objet d’une chirurgie classique.

Ils devraient d’ici peu programmer deux nouvelles opérations du même type et ont l’ambition de réaliser des greffes grâce à l’assistance de ce robot sur deux patients obèses.

« Nous sommes le plus grand centre de transplantation rénale de France. L’an dernier, sur les 63 donneurs vivants, la moitié était des femmes, ce qui représente un potentiel de 30 opérations par an pour le CHU de Toulouse », explique Nicolas Doumerc.