SOCIETEToulouse: Les parents digèrent mal la fin de la gratuité à la cantine

Toulouse: Les parents digèrent mal la fin de la gratuité à la cantine

SOCIETEUne manifestation aura lieu vendredi sur le Capitole contre cette mesure qui va toucher quelque 7.000 élèves issus des familles les plus modestes...
Hélène Ménal

Hélène Ménal

La fin de la gratuité de la cantine pour les familles modestes est inscrite au menu des économies budgétaires, annoncées le 2 avril par le maire de Toulouse. Jean-Luc Moudenc (LR) a décidé qu’à partir de la prochaine rentrée tous les repas seraient payants, avec un prix minimum variant de 1 à 1,10 euro, alors que, précise la mairie, le coût de revient pour la collectivité est de 8,65 euros.

Mais pour les familles concernées, cela correspond à une dépense supplémentaire d’une vingtaine d’euros par mois et par enfant.

Vent de colère

Un temps éclipsée par la hausse des impôts locaux de 15 %, la mesure a provoqué selon la FCPE 31 un « vent de colère » dans les écoles et les quartiers. La fédération de parents d’élèves, qui appelle à une manifestation ce vendredi à midi devant le Capitole où se tient un conseil municipal, a fait ses comptes : près de 27 % des demi-pensionnaires sont concernés, soit environ 7.000 élèves. La FCPE 31 cite le témoignage d’une mère célibataire, en recherche d’emploi, qui élève deux enfants : « 40 euros, c’est la moitié de son budget alimentaire mensuel ».

« Ce que nous craignons le plus, c’est qu’une grande partie des enfants touchés ne mangent plus à la cantine, avec un risque que certains fassent des repas moins équilibrés, voire reviennent le ventre vide », indique Hélène Rouch, la présidente de la FCPE 31 qui trouve « grave, très grave, que le service public ne serve plus d’amortisseur à la crise économique ».

Les mesures d’économie annoncées par la mairie

L’opposition municipale la rejoint sur ce point. « Le plus grave dans cette affaire, c’est la méconnaissance totale de la réalité sociale de notre ville. Pour les familles au RSA, la mesure correspond à un mois de revenus sur un an », souligne le socialiste François Briançon.

« Madrid, les enfants pauvres auront des repas gratuits jusqu’à 13 ans décide @ManuelaCarmena Toulouse, ils payeront la cantine dit @jlmoudenc — François Briançon (@fbriancon) June 16, 2015 »

Pour d’autres le tarif va baisser

La suppression de la gratuité décidée est accompagnée d’une baisse de 35 % des tarifs pour les familles, elles aussi modestes, qui appartiennent actuellement à la première tranche payante : elles paieront 1,85 euro par repas contre 2,84 euros précédemment. Par ailleurs, les familles les plus aisées débourseront 70 % de plus, soit 6,60 euros le repas.

Mais l’opposition a aussi la dent dure sur cette nouvelle répartition jugée « plus équitable » par la mairie. « Pour le même tarif, des familles aisées préféreront faire appel à des nounous à midi puis défiscaliser », avance Gisèle Verniol (PS), l’ex-adjointe aux affaires scolaires.