AERONAUTIQUEToulouse: 75 ans après, ils ressuscitent un avion de chasse qui n'a jamais volé

Toulouse: 75 ans après, ils ressuscitent un avion de chasse qui n'a jamais volé

AERONAUTIQUEAprès avoir reconstruit l'avion qui permit à Roland Garros d'effectuer la première traversée de la Méditerranée, des passionnés se lancent un nouveau défi...
Béatrice Colin

Béatrice Colin

En juin 1940, deux prototypes d'avions attendent leur heure de gloire dans les usines Dewoitine de Saint-Martin-du-Touch. Elle ne viendra jamais. L'Armistice mettra un terme à l'avenir du D551, un avion de chasse qui aurait pu atteindre 662 km/h.

Ces deux exemplaires finiront finalement au ferraillage, oubliés de tous hormis des passionnés d'aéronautique. Et ce sont eux qui, 75 ans après, vont redonner vie au successeur du D520, considéré encore comme un fleuron de l'armée française

Déjà en 2013 avec l'avion de Roland Garros

Ils n'en sont pas à leur coup d'essai. Réunis au sein de l'association Replic'Air, ils ont réussi en 2013 le pari un peu fou de construire à l'identique le Morane G, l'avion qui permit Roland Garros de traverser la Méditerranée pour la première fois.

Des Toulousains construisent l'avion de Roland Garros

Après des mois de recherche, d'assemblage et d'essais, le 23 septembre 2013, le Morane G. nouvelle version a pris son envol dans le Var pour rallier les côtes tunisiennes, cent ans après l'exploit de l'aviateur qui donna son nom au fameux tournoi de tennis.



«Après la traversée de 2013, nous avons commencé à discuter de la suite à donner. Nous avions une équipe, une structure, c'était dommage de s'arrêter là. Mais nous ne voulions pas reconstruire pour reconstruire, il nous fallait un projet», explique Jérémy Caussade, le président de Réplic'Air.

Premier vol en 2017

Le Dewoitine 551 était un challenge en soi. Il n'avait jamais volé, mais celui que l'on considérait en son temps comme le Mustang à la française avait des performances théoriques.

«Nous avons d'abord lancé les études de faisabilité, toutes les données étaient disponibles aux archives départementales. Nous avions aussi les capacités de mener à bien le projet. Cette année, nous lançons donc la fabrication de deux prototypes», poursuit le passionné de Réplic'Air. Et cette reconstruction se fera même avec des éléments de l'époque puisque des éléments originaux des cockpits des deux exemplaires de 1940 ont été retrouvés. L'objectif est de réaliser les premiers vols en 2017.

D'ici là, il reste à l'équipe de 80 bénévoles à trouver 500.000 euros pour boucler son budget et redonner vie à un avion qui n'a jamais volé.