Tarn: Le patron d'un bar-tabac jugé pour le meurtre d'un cambrioleur de 17 ans
JUSTICE•En 2009, Luc Fournié avait tiré avec un fusil de chasse sur Jonathan, un jeune cambrioleur qui s'était introduit dans son établissement en pleine nuit...B.C. avec AFP
Cette affaire avait suscité l'émoi à Lavaur, dans le Tarn. Une nuit de décembre 2009, vers 2 h du matin, le propriétaire d'un bar avait tiré avec son fusil de chasse sur un jeune cambrioleur de 17 ans, Jonathan, originaire de la commune. Cinq ans après les faits, le procès pour «meurtre» du patron du bar-tabac s'ouvre ce lundi à Albi.
Quelques jours avant les faits, il avait remarqué que les barreaux d'une fenêtre avaient été sciés et l'avait indiqué aux gendarmes. Pour démasquer d’éventuels cambrioleurs, il avait tendu du fil entre des chaises et s'était installé au rez-de-chaussée pour la nuit.
Lorsqu'il a entendu du bruit, le patron du bar-tabac s'était emparé de son fusil et, «pris par la peur», avait ouvert le feu sur Jonathan. Son copain, qui s'était aussi introduit dans l'établissement avait réussi à s'enfuir.
La légitime défense au cœur des débats
Toujours patron du bar-tabac, l'accusé devra démontrer devant la cour d'assises du Tarn qu'il a bien agi en état de légitime défense.
«Luc Fournié devra démontrer devant la cour d'assises du Tarn qu'il a bien agi en état de légitime défense Fournié n'a aucun passé judiciaire, c'est un type qui aime les gens, simplement, il était en panique quand il a tiré dans la pénombre», assure son avocat Georges Catala. Durant toute l'instruction il a reçu le soutien des buralistes de la région.
De son côté, l'avocat de la famille de la victime, Simon Cohen, rappelle que le buraliste aurait pu «tirer en l'air» ou «appeler la gendarmerie» toute proche.
«La légitime défense suppose que l'auteur des faits ait agi dans le temps même de l'agression. En l'espèce, l'accusé a prémédité sa riposte qui, de plus, n'était absolument pas proportionnée parce qu'aucun des deux jeunes hommes n'était armé», estime le conseil de la famille de Jonathan. Avant de rappeler que la société dans laquelle nous vivons «interdit de se faire justice soi-même».