RUGBY6 Nations: «En France tout le monde déteste les Anglais», s’amuse Toby Flood

6 Nations: «En France tout le monde déteste les Anglais», s’amuse Toby Flood

RUGBYL’ouvreur anglais du Stade Toulousain porte un regard d’expert sur le «crunch», samedi à Twickenham…
Le demi d'ouverture Toby Flood sous le maillot de l'Angleterre lors d'un test-match face à l'Australie à Twickenham, le 2 novembre 2013.
Le demi d'ouverture Toby Flood sous le maillot de l'Angleterre lors d'un test-match face à l'Australie à Twickenham, le 2 novembre 2013. - Andrew Fosker/Seconds Left/REX
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Toby Flood évoluait encore en Angleterre la saison passée, à Leicester. Débarqué au Stade Toulousain à l’été 2014, le demi d’ouverture de 29 ans compte 60 sélections avec le XV de la Rose. Difficile de trouver meilleur témoin pour évoquer le choc entre l’Angleterre et la France, samedi à Twickenham, lors de la dernière journée de ce Tournoi des VI Nations.

A quelques jours du «crunch», quel jugement portez-vous sur les dernières performances des deux équipes?

L'Angleterre a fait de très bons matchs dernièrement. J'ai eu quelques joueurs au téléphone et tous ont mis en avant la cohésion qui existe au sein du groupe. Ils se sentent libres de jouer comme ils le souhaitent et ils sont en confiance. Plusieurs joueurs ont intégré le groupe et la transition se passe bien. La défaite en Irlande (9-19) les prive d'un éventuel Grand Chelem, mais peut-être que dans l'optique de la Coupe du monde ce n'est pas plus mal car cela va leur enlever un peu de pression.

Les Français, de leur côté, semblent avoir retrouvé un peu de couleurs avec leur victoire en Italie (0-29), notamment les avants. Quand on regarde cette équipe et les individualités qui la composent, les Anglais ont raison de se méfier. Dusautoir, Maestri, Huget et tous les autres: ils sont tous très forts et c'est vrai qu'on se demande parfois pourquoi ils ont autant de mal à jouer ensemble. Maintenant, ils sont en progrès et ils vont aller à Londres sans trop de pression et ça, je crois que c'est le plus gros danger pour l'Angleterre.

Maintenant que vous évoluez en France, quel regard portez-vous sur ce fameux «crunch»?

J'ai bien compris qu'en France tout le monde déteste les Anglais (il rigole). Mais nous, en Angleterre, on a un «crunch» contre les Irlandais, un contre les Écossais et un autre contre les Gallois (sourire)! Il y a dix ou quinze ans, l'équipe qui remportait ce match avait de grandes chances de remporter le Tournoi, mais désormais c'est moins le cas et peut-être que cela enlève un peu de piment à cette confrontation franco-anglaise. Mais malgré cette rivalité, les Anglais ont toujours eu beaucoup de respect pour le rugby français.

Vous avez joué avec George Ford à Leicester. Estimez-vous que les Anglais ont trouvé leur demi d'ouverture?

J'ai discuté avec lui quand il est venu avec Bath jouer contre nous en Coupe d'Europe et il m'avait dit qu'il se sentait prêt pour le Tournoi. Il bénéficie de la confiance de Stuart (Lancaster, le sélectionneur anglais). C'est important pour un demi d'ouverture de se sentir soutenu. C'est un joueur très calme, très mature pour son âge et très intelligent aussi. Il y a une concurrence qui semble saine entre lui et (Owen) Farrell, et on dirait que l'Angleterre a peut-être trouvé sa paire de numéros 10 pour les dix prochaines années (il sourit).