Quand le paquet est à 3,40 euros en Andorre contre un peu plus de 7 euros côté français, pour les gros fumeurs, le compte est vite fait. Un calcul qui est loin d'arranger les cigarettiers.

Selon une étude rendue publique ce 9 mars par la Seita, «dans les zones frontalières de l'Espagne, deux paquets de cigarettes sur cinq (soit 39,3 %) et un paquet sur deux de tabac à rouler (soit 47,3%) ne sont pas achetés au sein du réseau légal des buralistes français». A la frontière belge, ce taux est plus faible, puisqu'il atteint 36,1% et la moyenne nationale est de 16,7%.

Le second acteur du marché du tabac en France estime que 1,84 milliard de cigarettes fumées en France en 2014 provenaient de l'Espagne.

500 bureaux de tabac fermés depuis 2013 dans les Pyrénées

Et les fumeurs de Bagnères-de-Luchon ou de Toulouse ne seraient pas les seuls à se ravitailler hors de France. «63% de ces paquets de cigarettes sont en effet consommés ailleurs dans l'Hexagone, en dehors même des régions frontalières», insiste la Seita qui recense la fermeture de 500 bureaux de tabac dans les Pyrénées depuis 2003.

Cette charge du cigarettier intervient à la veille de l'arrivée devant l'Assemblée nationale du projet de loi de Santé publique qui vise à instaurer les paquets de cigarettes génériques, qui en d'autres termes se ressembleront tous.