Faut-il construire le prolongement de la ligne B du métro (PLB) vers Labège? Ce projet, encore consensuel il y a quelques mois, est depuis deux semaines au centre d'un bras de fer entre le Toulouse Métropole de Jean-Luc Moudenc (UMP) et le Sicoval de Claude Ducert (EELV).

Le premier est prêt à sacrifier le PLB au profit de la troisième ligne de métro qu'il a promise, quitte à la faire arriver à Labège. Le deuxième ne veut pas attendre une hypothétique nouvelle ligne de métro alors que le PLB est «prêt à démarrer».

Lignes raccourcies

Depuis mardi, il existe une troisième voie. Un «compromis» proposé par Henri Arévalo (EELV), «sicovalien» de Ramonville et candidat aux élections départementales de mars sur le canton Toulouse 11. Avec son binôme, la Toulousaine Michèle Bleuse, il propose «de maintenir le PLB mais de le raccourcir légèrement». Avec un terminus à Diagora-Labège, plutôt que dans le secteur de la Cadène.

« @HenriArevalo @MicheleBleuse « Il faut trouver un compromis pour l'intérêt général, nous formulons des propositions » pic.twitter.com/1keyNMyUh2 — Régis Godec (@RegisGodec) February 17, 2015 »

Selon les estimations d'EELV, «à vérifier», cette coupe pourrait faire économiser 50 millions d'euros sur les 362 nécessaires. «On peut imaginer aussi raccourcir la troisième ligne de métro en la connectant à la ligne B au niveau du Parc technologique du Canal ou du terminus actuel à Buchens», poursuit Henri Arévalo.

Tisséo va étudier la proposition

Jean-Michel Lattes (UDI), le président de Tisséo-SMTC, ne balaie pas la proposition d'un revers de main. «Je vais la faire étudier», réagit-il, appréciant la volonté constructive. Mais il émet aussi des réserves. «Ce scénario implique une rupture de charge pour rejoindre la gare et l'aéroport en partant de Labège. Ce n'est pas dans l'esprit de la troisième ligne qui offrirait une desserte directe», objecte-t-il.

L'élu craint aussi qu'un changement de tracé ne compromette l'enquête publique sur le PLB qui doit se dérouler du 2 avril au 18 mai. Jean-Michel Lattes note enfin avec malice que les écologistes semblent convertis à la troisième ligne de métro.