ENVIRONNEMENTPyrénées: Ces «vautours» qui changent les plans de vol de l'armée

Pyrénées: Ces «vautours» qui changent les plans de vol de l'armée

ENVIRONNEMENTL'Armée vient de s'engager à ne pas survoler de trop près les zones de nidification des gypaètes barbus, un rapace menacée qui vit dans les Pyrénées...
Hélène Ménal

Hélène Ménal

Désormais les militaires de l'Armée de l'air et de terre envoyés en mission pour survoler les Pyrénées auront droit à un briefing très particulier, sur un drôle d'oiseau à éviter à tout prix. Il s'agit du gypaète barbu, une espèce menacée.

Ils entendent les hélicoptères à deux kilomètres

Il n'y a que 53 couples recensés en France de ce rapace de la famille des vautours, dont 39 dans les Pyrénées. Et, au-delà de son impressionnante envergure qui peut atteindre trois mètres, il a la particularité d'être extrêmement sensible au bruit, autant dire allergique aux hélicoptères.

D'où ce protocole signé jeudi entre le ministère de la Défense, celui de l'Ecologie et de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Sauf «cas de force majeure», l'armée s'engage donc à éviter le survol des zones de nidification, en particulier en période de reproduction, du 1er novembre au 15 août. Il officialise la formation des militaires concernés sur le gypaète et en remplace un autre signé en 2009.

Les cartes de nids

«Le bilan du premier protocole est positif mais nous savons qu'il subsiste des échecs de reproduction liés aux survols d'hélicoptères», souligne Philippe Serre, coordinateur de la LPO pour les Pyrénées et animateur du plan de restauration du gypaète barbu. «Normalement, un gypaète élève un jeune par an. Mais ceux qui vivent dans les Pyrénées en sont à un petit tous les trois ans», précise ce spécialiste. Un topo que les militaires se doivent dorénavant de connaître.

Pour être plus opérationnels dans leur mission « gypaète », ils auront même des cartes détaillées. Celles des nids, transmises régulièrement via un système intranet par le ministère de l'Ecologie.