Toulouse: Ils retrouvent un mystérieux papillon géant et en font un film
INSOLITE•Des Indiana Jones de l'entomologie ont retrouvé la trace d'un des plus grands papillons au monde. Un docu-fiction a été tiré de leur aventure...Hélène Ménal
Il est aussi gros qu’une assiette et a contribué à peaufiner la fameuse théorie de l’évolution de Darwin. Le mythique papillon géant «Croesus» n’avait pas été revu depuis 1859, année de sa découverte par le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace sur l’île indonésienne de Bacan. Mais c’était sans compter sur la bande de passionnés qui sévit à l’association Pyrénées entomologie.
Un bon tuyau
Emmenés par Jean-Marc Sor, infirmier de bloc opératoire à la ville, ils se sont lancés en septembre 2013 sur la piste du papillon de Wallace et ont mis le cap sur l’archipel mythique des Moluques. «J’avais un contact en Indonésie que j’ai envoyé en reconnaissance. Il a trouvé quelqu’un qui avait observé des spécimens dans un arbre», raconte Jean-Marc Sor. L’homme qui a vu l’homme qui a vu le papillon en quelque sorte…
Et bingo ! Sur l’arbre en question, dans cette île sans sentier où l’on circule en pirogue, l’expédition a trouvé son Graal. «Un premier papillon est sorti de nulle part. Je tremblais, j’ai même raté mes premières images», se rappelle le quinquagénaire muretain, qui attendait le papillon depuis l’âge de 10 ans. L’équipe a ramené trois vidéos inédites.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les naturalistes ont refait le voyage un an après avec du matériel lourd. Cet épisode 2 de leur quête a donné un docu-fiction, produit par France Télévisions.
Pythons géants et coupeurs de têtes
Il sera projeté en avant-première au cinéma Véo de Muret puis le 28 janvier au Muséum de Toulouse. Scénarisé par Jean-Marc Sor, il fait voyager des Pyrénées à l’île de Bacan en passant par le British Muséum. «On y croise des crocodiles de deux mètres, des pythons géants et la toute dernière tribu de coupeurs de têtes», annonce Jean-Marc Sor. Et donc le fameux papillon géant, avec ses 18 cm d’envergure et sa robe inédite, «orange fluo et or».
Le film, réalisé par Yann Piquer, est aussi un hommage à Wallace, qui a partagé avec Darwin ses découvertes... mais pas la notoriété.