Lundi soir, la communauté juive a rendu hommage aux 17 personnes tuées la semaine dernière à Paris.«C'est un moment de recueillement pour tous nos assassinés. Au sein de la synagogue, nous pensons d'abord aux quatre morts de la tuerie de Vincennes mais aussi à l'ensemble des victimes», a souligné le rabbin Yossef Itshak Matusof, directeur de l'école primaire Gan Rachi.

Des représentants catholiques et musulmans, des élus et des simples citoyens ont assisté à la cérémonie organisée à l'Espace du judaïsme. Après les prières, 17 bougies ont été allumées et une Marseillaise entonnée en chœur a clôturé la cérémonie.

«Ambiance bizarre» au Mirail

A quelques rues de là, quelques dizaines de citoyens ont répondu à l'appel du collectif «Pas sans nous», qui œuvre pour améliorer la situation des quartiers populaires. Inquiets des manipulations et des «sous-entendus», ils ont voulu manifester devant la préfecture «leur refus de la violence» et marquer leur «détermination à faire barrage aux extrémismes et à leur instrumentalisation».

«Il y a une ambiance bizarre dans le quartier, témoigne Cathy, une habitante de la Faourette, musulmane pratiquante. Les gens baissent les yeux comme s'ils avaient honte, ils ont peur qu'on les montre du doigt.» Pour exorciser les clichés et empêcher les raccourcis, le collectif compte inviter les jeunes des quartiers à des « débats de proximité» qui permettraient notamment un dialogue entre juifs et musulmans.