Toulouse: Menace sur le métro pendant les soldes
TRANsPORTS•Les opérateurs du métro ont l'intention de poursuivre leurs débrayages intempestifs. Dans leur viseur, il y a désormais les soldes qui débutent mercredi...Hélène Ménal
Après les ratés de Noël, de la Saint-Sylvestre et les fermetures prématurées de ce week-end, le métro de Toulouse va-t-il aussi ramer pour les soldes dont le coup d'envoi aura lieu mercredi? «Tous les jours cruciaux sont pour nous de bonnes possibilités de faire entendre nos revendications puisque les négociations sont au point mort», répond Franck Bouard, délégué syndical Sud des opérateurs du Val automatique. Le conflit a démarré fin octobre, au moment du Marathon. Et depuis, il continue de courir prenant les usagers par surprise à des moments stratégiques.
Dialogue de sourds
Le bras de fer prend sa source dans la mise en place le 7 novembre des prolongations des horaires d'ouverture le week-end. «Il n'y a jamais eu de véritable négociation, juste des réunions d'information sur un dossier déjà tout ficelé», rappelle Franck Bouard. «Il y a eu une dizaine de réunions de concertation et autant de proposition d'aménagement», le contredit Olivier Poitrenaud, le directeur de Tisséo.
Les agents ont quatre revendications : le renforcement de la sécurité, une compensation de la pénibilité par des récupérations, une augmentation salariale et quelques embauches. «Nous sommes ouverts au dialogue mais encore faut-il se réunir autour d'une table, précise Franck Bouard. La direction préfère jouer le pourrissement ».
Les règles vont changer
«La prolongation des horaires d'ouverture n'a rien changé pour les agents qui travaillaient déjà la nuit. En fait, le seul vrai point qui bloque ce sont les salaires et là dessus, c'est non», rétorque Olivier Poitrenaud. Le directeur se veut rassurant et indique que l'entreprise a les moyens de s'organiser pour limiter la gêne pendant les soldes. Il estime que cette technique de «prise en otage des usagers est scandaleuse».
D’ailleurs quelle que soit l'issue de ce conflit, il aura une conséquence : Tisséo a décidé d'appliquer à compter de 2 février une loi de 2012 sur la prévisibilité des grèves. Les agents devront se déclarer grévistes 24 heures à l'avance. Jusqu'alors l'entreprise n'appliquait pas cette législation grâce à «un consensus social». Il n'a plus cours.