Malgré ses quatre-vingts ans, Dieter Krombach ira jusqu'au bout de sa période de sûreté. Ce mercredi, le tribunal d'application des peines de Melun (Seine-et-Marne) a douché les espoirs de libération conditionnelle de ce médecin allemand, condamné en France pour la mort de Kalinka Bamberski en 1982.

Il conteste toujours sa condamnation

Dieter Krombach avait saisi le tribunal d'application des peines pour qu'il le dispense des deux ans et demi de période de sûreté qu'il lui reste à accomplir, condition sine qua non en vue d'une demande de libération conditionnelle.

Mais le tribunal s'est rangé à l'avis du parquet, qui avait plaidé mi-octobre pour un maintien de la période de sûreté. Le ministère public avait souligné que Dieter Krombach n'apportait pas de gages sérieux de réinsertion car il continuait de «contester la décision de justice», de «critiquer le système judiciaire» et de ne pas «indemniser les victimes».

Saga judiciaire

L’affaire Dieter Krombach a débuté en 1982 lorsque sa belle-fille Kalinka, alors âgée de 14 ans, avait été retrouvée morte chez lui, au bord du lac de Constance. La justice allemande a abandonné toute poursuite à son encontre. Mais c'était sans compter sur la détermination d'André Bamberski, le père de Kalinka, qui vit à Toulouse où il préside l'association Justice pour Kalinka. En 2009, il a organisé l'enlèvement de Dieter Krombach en Allemagne pour le livrer à la justice française. Cette dernière a condamné Dieter Krombach à deux reprises, fin 2011 et fin 2012, à 15 ans de réclusion, pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».

André BamberskI a quant à lui été condamné en juin à Mulhouse à un an de prison avec sursis pour l'enlèvement de Dieter Krombach.