ESPACEToulouse a vibré au rythme de Philae

Toulouse a vibré au rythme de Philae

ESPACEPlus de 5.000 personnes sont venues à la Cité de l'Espace pour suivre cette première mondiale...
Béatrice Colin

Béatrice Colin

Mercredi après-midi, c'était un peu la ruée vers l'espace. Difficile de trouver une place, plus de 5.000 Toulousains ont franchi les portes de la Cité de l'Espace pour suivre en direct l'atterrissage de Philae, largué sept heures plus tôt par Rosetta.

Des amateurs de découverte spatiale, mais aussi des professionnels, investis dans cette aventure. Car si la Ville rose rime avec aéronautique, son économie suit aussi les soubresauts de l'aventure spatiale, que ce soit par la présence du Cnes, d'Astrium ou de Thales Alenia space.

Un peu avant 17 heures la pression monte dans la salle d'exposition temporaire où sont réunis des responsables du Cnes. A 17h04, c'est un tonnerre d'applaudissement lorsque le mot «touch down» apparaît sur les écrans.

«Une prouesse technologique»

Et un immense soulagement pour les équipes. Certains sont même émus aux larmes. C'est le cas de Claire Vallat, responsable du planning des observations scientifiques à bord de Rosetta pour l'Agence spatiale européenne.«Cela fait huit ans que je travaille sur Rosetta, c'est une mission à haut risque on savait qu'il y avait un risque de perdre l'orbiteur. C'est énorme, c'est une prouesse technologique de faire poser Philae sur une surface restreinte tout ça à 510 millions de kilomètres d'ici», relève Claire Vallat.

«C'est le début de la mission Philae, maintenant nous allons traiter toutes les données et faire travailler les dix instruments selon une certaine chronologie», explique le directeur du Centre Spatial de Toulouse, Marc Pircher. Ses équipes du Centre de mission scientifique (SONC) ont débuté à faire fonctionner le radar, les caméras et bientôt les foreuses.

De Curiosity à Philae

Des opérations suivies de près par Sylvestre Maurice. Ces montées d'adrénaline, le planétologue toulousain les a déjà vécus lors de la mise en service de sa fameuse ChemCam, un des dix instruments du robot Curiosity, sur Mars depuis août 2012. «Je suis solidaire et fier d'être humain. C'est dans ces moments-là qu'on peut se dire que l'homme est arrivé à maturité pour faire des exploits», assure-t-il.

Ce scientifique n'est pas venu seul pour assister à l'atterrissage. Avec ses côtés, trois de ses filles. « C'est une deuxième victoire après Curiosity. Ca fait rêver, on se dit qu'il n'y a pas que nous, qu'on est tout petit par rapport aux autres planètes », assurent en cœur Capucine, Colombe et Ambre qui vivent au quotidien les avancées spatiales grâce à leur père. Mais pas seulement. «Ce matin ma maîtresse nous a demandés si nous savions ce qu'était la mission Rosetta et nous a fait un cours dessus», raconte Ambre, élève de CM1.