SOCIETEGrand Toulouse: Une hausse d'impôts dans les tuyaux

Grand Toulouse: Une hausse d'impôts dans les tuyaux

SOCIETEToulouse métropole doit impérativement serrer les boulons budgétaires. Parmi les pistes envisagées, une hausse des impôts locaux...
Hélène Ménal

Hélène Ménal

Une augmentation d'1,5 % des impôts locaux (taxes d'habitation et sur le foncier non bâti) qui se traduirait par un effort «de 24 à 25 euros par an et par foyer». Cette estimation a fait l'objet d'une communication «œcuménique» vendredi. Le radical de gauche Joseph Carles, président de la commission des finances de Toulouse métropole, et l'UMP Sacha Briand, vice-président en charge des finances, l'ont évoquée d'une même voix.

Ce scénario n'est encore qu'une hypothèse. «Mais il semble faire consensus pour l'instant», affirme Joseph Carles alors que la communauté urbaine doit débattre, dans un climat vif de ses orientations budgétaires le jeudi 13 novembre

Economies à tous les étages

La hausse concernerait aussi la contribution foncière des entreprises (CFE) pour un montant d'environ 29 euros par an. Le Blagnacais et le Toulousain ont surtout voulu expliquer le «cadre financier» qui a fait germer cette idée. Il y a d'abord la baisse des dotations de l'Etat qui devrait atteindre 54 millions d'euros en six ans. Ensuite, Toulouse métropole aimerait investir 240 millions par an dans les grands projets.

La piste fiscale, qui rapporterait une cinquantaine de millions d'euros sur le mandat, n'est que la moitié de la solution. Toulouse métropole veut aussi serrer les boulons à tous les étages, en optimisant ses dépenses, notamment de personnel.

Des grands projets décalés

Enfin, si les élus de l'agglomération réussissent leur mécano financier, la métropole ne pourra investir «que» 1,5 milliard d'euros en six ans. Or, 2,5 milliards d'euros de projets sont dans les cartons: du boulevard urbain nord (Bun) au futur parc des expos, en passant par les lourds investissements transports en commun de Tisséo comme la troisième ligne de métro ou le prolongement de la ligne B jusqu'à Labège. «Il y aura des arbitrages extrêmement sévères à faire», prévient déjà Sacha Briand. Ils interviendront dans le «courant du 1er semestre 2015» et certains projets seront probablement reportés dans le temps.

«Pas de chèque en blanc »

«Nous ne signerons pas de chèque en blanc à Jean-Luc Moudenc [le président UMP de Toulouse métropole] pour augmenter les impôts», a vivement réagi le socialiste Claude Raynal, sénateur-maire de Tournefeuille et chef de file de l'opposition à la Métropole. «La question à ce stade n'est pas de s'entendre sur un scénario financier qui est par ailleurs techniquement correct, mais de mettre en débat en débat les priorités et les projets qui pourraient justifier (...) une augmentation de la fiscalité», a-t-il ajouté.