SOCIALToulouse: La précarité continue à gagner du terrain

Toulouse: La précarité continue à gagner du terrain

SOCIALLe Secours catholique d'Ariège-Haute-Garonne présentait ce jeudi son rapport annuel...
Béatrice Colin

Béatrice Colin

Un souci de santé et Bernard est « tombé à la rue ». Cet homme de 55 ans travaille aujourd’hui de petits boulots dans la sécurité incendie et a un appartement. Mais de 2004 à 2007 il a connu l’enfer des trottoirs, de l’hébergement d’urgence.

Aujourd’hui on le croise à l’Ostalada, un lieu d’accueil du Secours Catholique, sur la place Arnaud-Bernard. On y retrouve beaucoup d’hommes seuls, aux revenus très bas, venus boire un café et discuter. «La situation s’est dégradée, il y a de plus en plus de jeunes à la rue, avant on en voyait beaucoup moins et ils sont de plus en plus nombreux à ne pas franchir le pas pour aller voir les associations», témoigne Bernard.

21 % des personnes aidées travaillent

Pourtant le Secours Catholique qui sortait jeudi son rapport annuel sur la précarité, est formel : il n’est pas près de fermer ses 64 lieux d’accueil en Ariège et de Haute-Garonne. En 2013, 13 652 cas y ont été suivis, dont 21 % avaient un emploi. Avec une précarité croissante des hommes dans la Ville rose : 80% des demandes d'aide financière pour les hommes l'ont été à Toulouse.

Ce dramatique constat est assorti d’une crainte. «Les gens en situation de précarité sont de plus en plus des boucs émissaires. Nous lutterons pour que les pouvoirs publics prennent en compte la dignité de ces personnes», assure Alain Cerisola, le président départemental du Secours Catholique.

Déménagement des Petits Déjs du Canal

Il regrette à demi-mot que Les Pétits Déj du Canal, ouverts tous les jours l'hiver à la maison éclusière près de la gare Matabiau, soient amenés à déménager à quelques mètres de là. Ce rendez-vous bien connu des personnes en difficultés accueille chaque matin entre 150 et 200 personnes.

D'ici peu, elles devront se rendre dans un local aménagé par la mairie, avenue de Lyon, en bas du Faubourg-Bonnefoy. «Nous leur proposons de déménager à 300 mètres, dans un lieu sécurisé, sans sortir du centre-ville. Mon souhait n'est pas de les voir cachés. Nous allons signer avec eux une convention, pour nous c'est une façon de mettre en avant notre engagement à leurs côtés», assure Daniel Rougé, adjoint au maire à la solidarité et aux affaires sociales.