BIODIVERSITEToulouse: Dix ans après la mort de l'Ourse Cannelle, les associations montent au créneau

Toulouse: Dix ans après la mort de l'Ourse Cannelle, les associations montent au créneau

BIODIVERSITELes défenseurs des ours dans les Pyrénées demandent un nouveau plan de réintroduction...
Béatrice Colin

Béatrice Colin

Elle était la dernière représentante d'une population d'ours de souche pyrénéenne. Le 1er novembre 2004, Cannelle était abattue par un chasseur. Cette disparition avait incité le gouvernement de l'époque à mettre en place un plan de «renforcement de la population d'ours bruns» dans les Pyrénées, contesté par les éleveurs de l'Ariège et des Hautes-Pyrénées. Cinq ours en provenance de Slovénie furent relâchés en 2006 dans les Pyrénées.

Demande de nouveaux lâchers

Une décennie plus tard, la population ursine a augmenté sur le massif. Mais pas assez selon les associations de défense du plantigrade. «Nous ne pouvons que constater que la politique française pour sauvegarder le symbole de la biodiversité pyrénéenne est à
l’abandon. Le plan de restauration est terminé depuis 2010 et n’a toujours pas été reconduit», rappelle la coordination associative Pyrénéenne CAP-Ours à la veille du dixième anniversaire.

Et d'ajouter: «Dans le Béarn, bastion de Cannelle, la population ursine avec seulement
2 ours mâles est à l’agonie. Côté Pyrénées centrales, la population d’ours est passée de 14-18 à 24 ours mais presque tous les oursons nés depuis 2006 ont le même père».

Ses membres font un appel du pied aux élus et leur demandent de faire «preuve de courage [...] avec un nouveau plan d’action en faveur de cette espèce avec le lâcher immédiat d’ourses en Pyrénées occidentales et à court terme en Pyrénées centrales».

Opposition de Ségolène Royal

Mais l'opposition aux réintroductions reste importante. Et cet été, ces farouches adversaires de l'ours ont reçu le soutien de Ségolène Royal.

En visite pour les premiers lâchers de bouquetins, la ministre de l'Ecologie avait indiqué que «le territoire des Pyrénées n'est pas adapté à la réintroduction de l'ours. Il n'y aura pas de réintroduction qui menace le pastoralisme. Il faut trouver un juste équilibre. Quand il y a du pastoralisme, ma priorité va au pastoralisme», avait-elle expliqué.

De l'autre côté de la frontière, les autorités espagnoles ont une tout autre politique. Les autorités catalanes, avec le soutien financier de la commission européenne, ont un projet destiné à renforcer la population d'ours sur le versant espagnol dans les Pyrénées, avec l'idée de lâcher un ours mâle au printemps prochain.