SICIETEHaute-Garonne: Les vols se multiplient dans la campagne toulousaine

Haute-Garonne: Les vols se multiplient dans la campagne toulousaine

SICIETECâbles, matériels d'irrigation, fuel et même tracteurs, les vols explosent sur les exploitations agricoles du département...
Hélène Ménal

Hélène Ménal

«Il ne faut plus laisser les tracteurs dans les champs la nuit». Cette consigne, qui peut paraître étrange, passe de ferme en ferme dans la campagne du nord de Toulouse, notamment en lisière de l'autoroute. «De gros camions sont prêts à les charger puis à filer vers les pays de l'Est. Il y a même eu un vol chez un concessionnaire du département», affirme Luc Mesbah, le président de la Fédération départementale des exploitants agricoles (FDSEA 31).

Des cadenas sur les vannes

Et il n'y a pas que les tracteurs qui parfois disparaissent. Le fuel est très prisé, sans compter les câbles et pivots d'irrigation. Selon la préfecture, 120 vols divers ont été commis sur des exploitations depuis le début de l'année. Le phénomène est en hausse de 3,45% par rapport à 2013 où il avait déjà explosé de 38%. «Moi, j'ai eu trois vols dans les cuves de fuel cette année, raconte Guillaume Darrouy, le secrétaire général des Jeunes agriculteurs 31. J'ai fini par poser des cadenas sur les vannes, ça peut les retarder». Chacun se protège comme il peut. Mais devant la recrudescence des vols le préfet, Pascal Mailhos, vient de présenter un «plan de lutte départemental». Il s'appuie d'abord sur les gendarmes, chargés de multiplier les rondes de surveillance autour des fermes isolées.

Alertes SMS

L’autre mamelle du plan est la remontée d'information. En cas de phénomènes répétitifs et comme les bandes agissent souvent dans un même secteur, la Chambre d'agriculture va se charger de prévenir les exploitants par SMS. «Nous allons désigner un agriculteur référent par canton qui sera en lien avec les gendarmes et conseiller aux victimes de porter plainte systématiquement même pour les petits vols», détaille aussi Luc Mesbah.

Tentations d'autodéfense

Pour ce responsable, l'annonce du plan ciblé, dont un premier bilan sera tiré dans six mois, est «une bonne chose». «Cela permet de montrer aux agriculteurs qu'ils sont entendus et soutenus et qu'ils doivent rester dans leur métier», dit-il. La tentation est grande en effet de se faire justice soi-même. Récemment, dans le secteur d'Auterive, une exploitante a mis en joue un voleur de métaux avec son fusil. Dans le même secteur, plusieurs voisins armés auraient pourchassé des intrus en voiture.

Enfin, une autre affaire agite le monde agricole. Celle des granges qui n'arrêtent pas de brûler près de Montréjeau. Fermentation du foin ou incendies criminels? La gendarmerie enquête.