POLEMIQUEToulouse: Tentative de suicide à l'Office de la tranquillité après l'annonce de sa réorganisation

Toulouse: Tentative de suicide à l'Office de la tranquillité après l'annonce de sa réorganisation

POLEMIQUEUne salariée du service de médiation, qui doit être reconfiguré, a tenté de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail...
Béatrice Colin

Béatrice Colin

Il y a de la friture sur la ligne du 3101 et rien ne va plus à l'Office de la tranquillité. La nouvelle municipalité a annoncé dans le courant de la semaine, lors d'un comité technique paritaire, qu'elle allait mettre un terme à la configuration actuelle de cette structure créée en 2009 par Pierre Cohen pour régler les petits conflits du quotidien.

Tentative de suicide

Une décision très mal vécue par la quinzaine d'employés, médiateurs et coordonnateurs, qui s'occupaient 24h/24 de cette plateforme téléphonique. Au point que jeudi en fin de journée, une des employées a tenté de mettre fin à ses jours au sein même des locaux en avalant des médicaments.

«Il y a un énorme malaise au sein des agents. La décision politique c'est une chose, mais nous demandons qu'il y ait un minimum de respect des gens, là cela a été fait brutalement. Normalement, on reçoit les gens, ça se prépare», dénonce Didier Cabanié du syndicat FO police municipale qui indique qu'une enquête du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) va être diligentée sur ce dossier.

Efficacité remise en cause

Trop coûteux et pas assez efficace selon l'équipe de Jean-Luc Moudenc, ce service d'accueil téléphonique et de médiation sera progressivement géré par la police municipale. Les appels concernant les déchets et autres problèmes de stationnement seront toujours pris en charge par le service rebaptisé Allô Toulouse, une variante d'Allô Mairie, son nom avant 2009.

La quinzaine de médiateurs attachés à l'office sera reclassée dans d'autres services de la ville. C'est le cas de cette employée au geste désespéré qui regrettait l'abandon du dispositif. «Nous savons que cette personne se trouve dans une situation personnelle fragile et sommes disponibles pour l'accompagner», a indiqué l'adjoint au maire à la sécurité, Olivier Arsac.

Evolutions et promesse de campagne

Mais cet élu reste persuadé qu'il est nécessaire de faire évoluer l'Office de la Tranquillité, l'une des promesses de campagne du maire Jean-Luc Moudenc.

«Cette réorganisation amènera la clarté qui manquait aux Toulousains mais aussi aux agents, dans l'exercice de leur mission. Ces derniers y ont d'ailleurs été associés. Nous avons présenté la nouvelle organisation cette semaine aux syndicats lors du Comité Technique Paritaire. Je constate que la majorité d'entre eux ne s'y est pas opposée, ce qui nous rassure dans le fait qu'elle va dans l'intérêt des agents», insiste Olivier Arsac.

Critiques de l'opposition

Mais pour l'ancien maire de Toulouse, le socialiste Pierre Cohen, cette prise de décision a d'autres ressorts. «Aujourd'hui, nous nous inquiétons de la volonté de Jean-Luc Moudenc de faire table rase des réalisations du précédent mandat, au risque de casser de bons outils, et au détriment de nos concitoyens. Au lien humain et au dialogue, le nouveau maire préfère les caméras de vidéosurveillance... ce sont les Toulousains qui payent aujourd'hui son esprit de revanche», tacle le responsable de l'opposition.

Pour ce dernier, «ce sont dorénavant les policiers municipaux qui vont répondre aux appels, alors que l'on nous promet que les nouveaux recrutements sont faits pour renforcer le terrain».