En 2004, Philippe Douste-Blazy, alors maire de Toulouse, avait l'idée iconoclaste de bâtir un «Cancéropôle» sur les ruines de l'usine AZF. Dix ans après, les premiers patients sont arrivés à la Clinique universitaire du cancer et les chercheurs, publics et privés, s'installent sur le campus.

Mais l'ex-homme politique veut faire davantage pour l'attractivité de son «bébé». En débauchant par exemple les chercheurs les plus doués. Ce, grâce à la fondation qu'il préside, Toulouse Cancer Santé (ex-Innabiosanté), dont il a lancé lundi la «recapitalisation».

Généreux donateurs

Cette levée de fonds va prendre une forme inédite, celle d'une «pyramide vertueuse». A son sommet, Didier Quillot, actuel Pdg de Coyote. A charge pour lui de recruter dans le monde de la finance, et des affaires en général, trois filleuls, qui deviendront parrains de trois autres, et ainsi de suite.

Chaque «ambassadeur» ainsi recruté s'engage à effectuer un don pendant trois ans (de 1000, 5000, 10000 ou 50000 €). Et l'objectif est de réunir 20 millions d'euros en cinq ans.

Le haut du panier de la cancérologie

De quoi alimenter de nombreux «Welcome package» pour chercheur réputé. Comme celui dont a bénéficié Emmanuelle Meuillet, une chercheuse d'origine alsacienne, débauchée par la fondation de l'Université de l'Arizona et qui travaille désormais sur l'Oncopole toulousain.

«Si Emmanuelle réussit, les métastases osseuses et pulmonaires seraient soignées», assure Philippe Douste-Blazy. «J'espère qu'en 2024, Toulouse pourra être aussi fière de ses progrès dans la recherche contre le cancer que de ses avions», renchérit Didier Quillot. Jean-Luc Moudenc (UMP), le maire de Toulouse, l'a assuré de son soutien pour élargir la famille des donateurs qui compte déjà Olivier Sadran, le président du TFC, le chef étoilé Michel Sarran ou encore le handballeur Jérôme Fernandez.