Ces «armoires», c'est du tonnerre

Ces «armoires», c'est du tonnerre

Météo Deux supercalculateurs entrent en service dans la Ville rose pour affiner les prévisions
Hélène Ménal

Hélène Ménal


Ils ressemblent à des œuvres d'art contemporain et produisent un bourdonnement d'enfer. Les deux nouveaux supercalculateurs de Météo France, construits par la société hexagonale Bull, se présentent sous la forme d'une trentaine d'armoires noires, bardées de milliers de processeurs. En les installant sur deux sites toulousains, à Montaudran et au Météopole, l'opérateur a dépensé 35 millions d'euros. Il a surtout multiplié par douze sa puissance de calcul, confortant sa place dans le trio de tête européen avec les Allemands et les Anglais.



Meilleure résolution



Concrètement, ces boosters de dernière génération vont permettre aux modèles de prévisions de Météo France de digérer des données d'observation bien plus vite et de gagner en précision. «Nos calculs seront plus fins, avec une meilleure prise en compte du relief par exemple», explique Jean-Marie Carrière, le directeur de la prévision. Les effets des nouveaux supercalculateurs se feront sentir dès 2015. Pour la France, la résolution des prévisions est actuellement de 2, 5 km. Elle devrait passer à 1, 7 km, permettant d'anticiper mieux les phénomènes dangereux comme les orages ou les crues soudaines. Au-delà des bulletins météo, terrestre ou marine, 30 % des capacités des nouvelles machines sont réservées aux 300 chercheurs de l'entité qui travaillent sur l'évolution climatique à l'échelle du globe. Ils planchent aussi sur des modèles à très, très haute résolution, comme celui qui devrait bientôt prédire l'apparition des nappes de brouillard sur l'aéroport de Roissy. Et, en guise de bonus, la chaleur produite par le supercalculateur de Montaudran devrait être recyclée dans une chaufferie géante alimentant le quartier.