Les tensions entre bandes rivales pour avoir la mainmise sur le trafic de drogue ont fait une nouvelle victime mardi soir à Toulouse. Un homme de 25 ans a été tué dans une pizzeria de la route de Launaguet et deux autres ont été blessés, dont un individu qui se trouvait dans une voiture stationnée devant le restaurant. «La fusillade a éclaté un peu avant 23 h. Les auteurs, après avoir tiré à l'extérieur, ont pénétré dans l'établissement. La victime a été tuée de très près, d'un seul coup de fusil», a indiqué le procureur de la République, Michel Valet.

Fusillades de décembre

Selon les premiers éléments de l'enquête, les agresseurs étaient «trois ou quatre» et ont arrosé les lieux avec deux armes différentes. Peu de temps après le meurtre, les services de police ont retrouvé deux véhicules incendiés à 2 km de là. Le procureur a confirmé que par «la localisation et certains éléments de l'enquête on peut relier cette affaire à ce qui s'est passé le mois dernier». Le 5 décembre, un employé de la même pizzeria avait été la cible d'un tir après avoir été percuté volontairement par un véhicule route de Launaguet. Il faisait aussi partie du groupe qui trois jours plus tard, dans une cage d'escalier des Izards, s'est fait tirer dessus à l'arme de guerre. Un jeune 18 ans, avait été touché mortellement.

La fusillade de mardi soir n'est pas un échec des zones de sécurité prioritaires (ZSP) mises en place par le ministre de l'Intérieur. C'est ce qu'a martelé le préfet mercredi, chiffres à l'appui évoquant la saisie de 49, 5 kg de cannabis ou encore de 98 armes. «Elles sont efficaces, les résultats sont là : entre 2012 et 2013, sur la ZSP Nord Est qui englobe les Izards, les atteintes volontaires à l'intégrité physique ont baissé de 13, 5 %», a rappelé Henri-Michel Comet. Pour le représentant de l'Etat, la présence depuis septembre d'une brigade spécialisée de terrain aux Izards et les autres moyens déployés dans le cadre des ZSP ont «eu un impact sur la logique de territoire des voyous». Pour dissuader toute représaille, et à la demande du maire, une compagnie de CRS a été déployée dans le quartier dès mercredi soir. Et non l'armée comme l'a demandé le candidat Jean-Pierre Plancade (ex-PRG).