La ville part à l'abordage des quais
DAURADE Dans le projet Busquets, la place doit retrouver l'activité qui était la sienne il y a un siècleGuillaume Salacroup
Tout comme pour la rue Pargaminières, la rénovation de la place de la Daurade n'est pas seulement esthétique. Elle doit permettre de redorer une réputation ternie ces dernières années. Le parking des années 80 a en effet laissé place à une esplanade de verdure rapidement occupée par des vagabonds, des fêtards et leur lot de nuisances. A tel point, qu'une association, « Vivre à la Daurade » a été créée afin de défendre le point de vue des riverains auprès de la municipalité.
Les solutions sont diverses et correspondent avec le plan de rénovation Joan Busquets. La communauté urbaine de Toulouse ne cache d'ailleurs pas que l'un des objectifs avoués de la revalorisation de la place de la Daurade est « l'amélioration de la qualité de vie des habitants ».
La réhabilitation de la place et la création d'activité sur l'eau permettraient d'attirer davantage de familles. La rénovation de la rue Suau, la mise en place de nouveaux éclairages qui pointeront leurs lumières vers le sol et non sur les façades ainsi que la plantation de nouveaux arbres vont dans le même sens : rendre la place attrayante. Enfin, la transformation à une voie, à sens unique, du quai réduit la séparation entre le centre-ville et la place.
Aller vers l'eau
En attendant, les pronostics divergent sur les résultats qui seront obtenus dans quelques mois. « Entre le Pont-Neuf et le pont Saint-Pierre, c'est aussi bruyant que sur le périph'. Si le fleuve était habité, reconnaît Christian Delmas, capitaine des péniches de croisière Baladine, il y aurait forcément moins de dealers sur les quais. » Mais selon le batelier, les Toulousains ne sont pas encore prêts à aller vers l'eau. Bernard Marquié, adjoint au maire en charge de la mobilité, adhère globalement au discours de Christian Delmas mais note la difficulté d'apprivoiser le fleuve. « On a des quais de 10 mètres de haut et un fleuve qui a des hauts et des bas.» Du reste, le projet d'économie fluviale n'est encore qu'à l'état de têtard. « Il n'y a que cinq bateaux de croisière sur toute la ville », s'exclame Christian Delmas comparant Toulouse à Lyon ou Paris. « Il faut coloniser un secteur, il faut que l'on puisse y voir des bateaux. »