Douste joue les VIP de l'Oncopole

Douste joue les VIP de l'Oncopole

Médecine Quand il revient à Toulouse, l'ancien maire se fait l'ambassadeur de la lutte contre le cancer
Hélène Ménal

Hélène Ménal


Façon casque bleu, il apporte la concorde et pousse les feux. Philippe Douste-Blazy, désormais en poste à l'ONU, était de retour mercredi à Toulouse pour défendre ce qui reste son bébé et qui, selon lui, grandit bien : l'Oncopole. Alors que l'ouverture des lits et des laboratoires de l'Institut universitaire du cancer (IUC) est annoncée pour juin 2014, c'est avec sa casquette de président de la fondation de recherche médicale Innabiosanté qu'il occupe le terrain. Créée en 2006, cette dernière est un condensé du concept de l'Oncopole puisqu'elle regroupe des entreprises privées (Total et les Laboratoires Pierre Fabre par exemple), des collectivités locales et des organismes publics de recherche. Son objectif est «d'accompagner et de financer l'innovation dans la lutte contre le cancer». Ce qu'elle fait activement. Elle a déjà aidé une dizaine de projets menés à Toulouse pour un montant de 7 millions d'euros. Elle organise de plus ce jeudi dans la Ville rose un colloque international sur «les enjeux de la compétitivité, de la recherche et de l'innovation en cancérologie».



Message à Sanofi



Philippe Douste-Blazy veut ce qu'il y a de mieux pour l'Oncopole. Il souhaite que la fondation finance aussi des chaires universitaires de classe mondiale. Mais sous des airs détachés, «décontractés» même, l'homme politique n'est jamais loin et garde le sens de la formule : «Il faut faire de ce lieu où nous avons été meurtris [l'ex-AZF], un lieu d'espoir», lance-t-il. Il profite enfin de sa hauteur de vue pour faire la leçon. Aux laboratoires Sanofi par exemple. Pour lui, leur absence dans la fondation et dans le processus plus général de l'Oncopole est «une anomalie» et pourrait devenir «une faute majeure».

■ Muet sur la « politique politicienne »

En aparté, il prend le pouls sur les chances des uns et des autres. Mais officiellement, il ne pipe mot sur la course au Capitole de 2014 et se garde bien d'adouber ou de savonner les planches. «Aujourd'hui je suis secrétaire général adjoint de l'ONU. J'ai signé un papier en m'engageant à ne jamais parler de politique politicienne», explique l'ancien édile de la Ville rose. «Et pourtant, j'aurais beaucoup de chose à dire…», ajoute-t-il.