De l'amiante dans le métro
•Sécurité Les travaux de la station Jean-Jaurès ont été interrompus par précautionHélène Ménal
La découverte a eu lieu jeudi 30 mai à la station Jean-Jaurès, côté ligne A. Un des ouvriers qui travaillait sur le chantier de restructuration de l'enceinte a trouvé une plaque d'amiante, grise et ondulée. Elle semblait se situer «entre une gaine de ventilation et la cloison du parking souterrain». Il a immédiatement alerté la Smat*, qui pilote les travaux. «Nous avons fait notre devoir en prévenant toutes les entreprises dont les salariés auraient pu être en contact avec la zone du chantier», indique Xavier Bonneau, son directeur, qui précise immédiatement que «le chantier était confiné derrière des cloisons jointées», et donc isolé de la partie où circulent les voyageurs. La présence d'amiante dans le métro toulousain reste une énigme. Le cabinet agréé, mandaté pour un diagnostic amiante juste avant les travaux, n'en avait pas décelé. Plus étrange encore : dans la documentation technique que la Smat garde depuis la construction de la station en 1993, aucune entreprise ne stipule avoir eu recours à ce matériau…
Inquiétude syndicale
En attendant d'éclaircir ce mystère, des mesures de précautions ont été prises. Le chantier, démarré en septembre, est bien entendu suspendu. «Nous ne sommes pas très inquiets car il s'agit d'amiante aggloméré et pas de particules volatiles», explique Xavier Bonneau. Un expert doit se rendre sur place ce mercredi pour vérifier qu'il n'y a pas d'autres «surprises» de ce genre à Jean-Jaurès. Des analyses de l'air de la station sont par ailleurs en cours. Enfin, il est prévu que les rares salariés amenés à traverser le chantier seront équipés d protections. Mais cette batterie de mesures ne rassure pas complètement le personnel de Tisséo qui a convoqué mardi une réunion extraordinaire de son Comité hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Frank Delpérié, délégué syndical Sud, ne critique pas la procédure d'alerte, mais il se dit «inquiet pour la sécurité des salariés et des usagers». Le traminot pense que «c'est sur toute la ligne A qu'il faut faire des mesures de pollution. Car si c'est l'entreprise chargée d'installer les gaines de ventilation qui a utilisé de l'amiante, elle a opéré dans toutes les stations.» S'il a raison, les conséquences financières pourraient être très importantes. Les conclusions de l'expert sont attendues en fin de semaine.