La FIV fait sa révolution
Santé Des jumeaux sont nés à Toulouse par vitrification ovocytaireJulie Rimbert
« C'est un grand espoir pour les femmes qui pourront maintenant préserver leur fertilité, comme les hommes», confie Jacques Montagut. Ce médecin, directeur de l'Institut de fécondation in vitro de Toulouse, a réussi une première en France en décembre : faire naître des jumeaux après vitrification ovacytaire. «Grâce à l'autorisation de conserver des ovocytes par vitrification (lire encadré), nous avons proposé en mars une fécondation in vitro (FIV) à une femme de 40 ans dont les ovocytes avaient été gardés pendant huit mois», explique le docteur. Un garçon et une fille, Naël et Yasmine, sont ainsi nés le 4 décembre à la clinique Saint-Jean-du-Languedoc, en parfaite santé.
« Cela va changer la vie de certains couples »
Une chance pour cette femme à la faible réserve ovocytaire, qui a ainsi pu bénéficier d'une vitrification sur deux ovocytes. Car la nouvelle loi de bioéthique votée en juillet 2011 est bien une révolution pour les Françaises.
Depuis les années 1940, seuls les hommes pouvaient congeler leurs spermatozoïdes. Beaucoup de pays européens, comme l'Espagne ou l'Allemagne, avaient déjà autorisé cette méthode. «Cela permet à celles qui vont subir un traitement mettant en danger leur fertilité, par exemple un traitement contre un cancer, de préserver leur ovocyte, précise Jacques Montagut. Cela va aussi changer la vie de certains couples qui allaient à l'étranger pour bénéficier de cette technique.» Un nouveau chapitre s'ouvre donc pour la procréation qui, selon le médecin, est de plus en plus affectée par des facteurs toxiques (environnement, air, eau, alimentation). Ce dernier espère maintenant mutualiser les compétences toulousaines pour mettre en place une plate-forme pour la cryoconservation des gamètes des patientes en âge de procréer et relevant de traitement stérilisant. ■