Retour de flamme pour le plan anti-risques d'Esso

Retour de flamme pour le plan anti-risques d'Esso

justice Le programme de prévention de la firme a été annulé au tribunal
Béatrice Colin

Béatrice Colin

Il aurait dû servir d'exemple, il sera peut-être celui à ne pas suivre. Le plan de prévention des risques technologiques (PPRT) du dépôt pétrolier Esso de Fondeyre a été l'un des premiers à être signé en 2010. Ce jeudi, il est le premier à être annulé par un tribunal administratif. Pour la préfecture, il représente un enjeu stratégique. Installé à 5 km du Capitole, il assure le stockage de 36 000 m3 de carburants, soit la moitié de la consommation des Toulousains.

Déménagement ou appel…
Des produits inflammables pour lesquelles une délimitation de la zone à risques et l'expropriation de cinq entreprises voisines ont été envisagées. Le coût des mesures était évalué à 9 millions d'euros. Loin de faire l'unanimité, l'arrêté préfectoral a été attaqué par des sociétés riveraines, la mairie et le Grand Toulouse, France Nature Environnement (FNE), mais aussi par l'exploitant. Cette décision d'annulation prise par le tribunal administratif « est fondée essentiellement sur des motifs de procédure », note la préfecture. Elle assure qu'un nouveau plan va être prescrit rapidement et s'interroge sur la possibilité de faire appel du jugement. « Mais ce n'est pas uniquement une question de procédure, relève Régine Lange, adjointe au maire au développement durable. L'État doit se poser la question du déplacement du dépôt dans une zone moins urbanisée. Cela a été évalué à 25 millions d'euros qu'il faut comparer aux résultats d'Esso, alors que le projet d'expropriation a déjà eu un impact sur les entreprises voisines ». Un avis partagé par FNE.

PPRT

Mesure phare de la loi Bachelot sur les risques industriels, votée deux ans après l'explosion de l'usine AZF, les PPRT ont pour objectif de maîtriser l'urbanisation autour des sites classés Seveso et concernent 420 établissements en France.