Comment rester tendance sans dépenser une fortune et sans succomber à la tentation de la fast fashion ?
Mode éthique•Alors que la « fast fashion » est sur le point d’être pénalisée en France, « 20 Minutes » a rencontré une influenceuse de mode durable et la fondatrice d’une plateforme de mode seconde main pour vous aider à adopter un style tendance et écoresponsableLéa Zacsongo-Joseph
L'essentiel
- La seconde main en ligne, via des plateformes comme Vinted, Depop ou Omaj, permet de trouver des pièces tendance et de qualité à petit prix, avec des réductions allant jusqu’à 80 % par rapport au neuf, selon Marine Daum Mernier, co-fondatrice d’Omaj.
- Giulia Castellucci, influenceuse mode durable, partage ses astuces pour dénicher du « vintage à des prix compétitifs, voire inférieurs à ceux des enseignes comme Zara ».
- La France, l’un des plus grands consommateurs de seconde main en Europe, voit fleurir de nombreuses friperies, pop-up stores et marchés vintage spécialisés comme le Britney Market, dédié aux années 2000, facilitant la transition vers une consommation plus responsable.
Être à la mode sans vider son portefeuille dans la fast fashion, est-ce possible ? Alors que l’industrie textile contribue à hauteur de 10 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète, la France a récemment franchi un pas vers la durabilité en adoptant une proposition de loi visant à décourager la « mode jetable ». Cette mesure, adoptée mi-mars par l’Assemblée, prévoit l’instauration d’un système de malus, à fixer par décret, qui pourrait ajouter jusqu’à 10 euros par produit d’ultra fast fashion d’ici 2030 ce qui animent ses adeptes sur les réseaux sociaux. « Les marques de prêt-à-porter françaises sont vraiment trop chères ! Tout le monde n’a pas les moyens de dépenser 50 euros pour un jean », se plaint Elysegourdin sur Tiktok. « C’est toujours les moins fortunés qui trinquent pendant que les riches s’en sortent », renchérit Ángeles Cristina. Ces réactions expriment une inquiétude grandissante face à l’application de la mesure alors face à ce débat animé, 20 Minutes a rencontré une influenceuse de mode durable et la fondatrice d’une plateforme de mode seconde main pour vous aider à adopter un style tendance, abordables et respectueux de l’environnement.
La seconde main en ligne
« La seconde main en ligne reste une alternative positive pour réduire notre empreinte environnementale », témoigne Giulia Castellucci, une influenceuse de la mode durable interrogée par 20 Minutes. Avec des plateformes telles que Vinted de Lituanie, Depop de Londres et Omaj de France, ce type de consommation gagne du terrain grâce à sa simplicité d’utilisation, comparable à une commande sur Shein, Temu ou Zara. Alimentée par les réseaux sociaux, les plateformes dédiées à la mode d’occasion font naître des consommateurs devenus experts partagent désormais leurs astuces, à l’image de Giulia Castellucci.
Avec plus de 235.000 abonnés sur TikTok et 149.000 sur Instagram, cette étudiante de 22 ans partage quotidiennement ses techniques pour dénicher des pièces tendance et de qualité à petit prix en seconde main. « Il est possible de s’offrir du vintage à des prix compétitifs, voire inférieurs à ceux des enseignes comme Zara », affirme-t-elle. Chaussures, accessoires, jupes, pantalons : sur ses réseaux, elle dévoile ses stratégies pour trouver des articles « made in Europe » à moins de 30, 20, voire parfois moins de 10 euros sur Vinted.
Elle a même lancé son propre site de vente de seconde main : giuliaetgastone.com, suite au succès de ses vidéos. Et elle n’est pas la seule à avoir saisi l’opportunité de créer sa plateforme en ligne de seconde main. Marine Daum Mernier, aux côtés de Paul Charon, a lancé en 2021 Omaj, une plateforme française dédiée à la mode d’occasion. « Notre mission est de proposer une alternative à la fast fashion en offrant des pièces de qualité écoresponsable à des prix comparables, avec des réductions allant jusqu’à 80 % par rapport au neuf ». Avec 20.000 clients et plus de 150.000 pièces en ligne, ils cherchent à se distinguer par leur service avant et après-vente. « Chaque pièce est examinée individuellement à la main avant d’être photographiée et mise en ligne par nos soins. Nous voulons offrir une expérience d’achat similaire à celle du neuf en facilitant les retours en cas de mécontentement », souligne-t-elle.
Cette alternative écoresponsable pourrait bientôt rivaliser avec les achats en ligne d’ultra fast fashion, qui sait ? Elle a déjà conquis plus de 10 millions de Français, ce qui représente le nombre d’utilisateurs sur Vinted, le leader de la vente de vêtements d’occasion et la troisième application la plus consultée par les Français selon la Fevad.
Avantagez les friperies
« En ce qui concerne l’empreinte carbone liée à la livraison en ligne, je suis consciente de son impact et je préconise de privilégier les achats en boutique », conseille la créatrice de contenu. Les colis d’échange de vêtements en provenance du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie, des Pays-Bas, de Pologne et d’autres pays émettent d’importants gaz à effet de serre. La créatrice de contenu recommande également la consommation de vêtements via les friperies les moins chères qu’elle connaît, parfois même à seulement 0,95 centime l’article à Paris. Encourageant ainsi la démarche classique d’aller en boutique de seconde main directement et de fouiller manuellement pour trouver la perle rare.
La France se classe parmi les plus grands consommateurs de vêtements d’occasion en Europe, selon la Fevad. Les friperies, les pop-up et les marchés vintage spécialisés, comme le Britney Market dédié aux vêtements et accessoires des années 2000, se multiplient dans le pays. Cette tendance facilite la transition vers une consommation plus responsable tout en restant à la pointe de la mode.
Ces alternatives pourraient vous encourager à reconsidérer votre façon de consommer, surtout avec l’arrivée de la loi qui positionnera la France comme le premier pays à légiférer pour limiter les excès de l’ultra fast-fashion.
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