GrossophobieFelicity Hayward veut voir plus de rondeurs dans les défilés de mode

Fashion Week de Londres : Felicity Hayward veut voir plus de rondeurs dans les défilés de mode

GrossophobieL’influenceuse fashion a promis de compter le nombre de femmes rondes défilant sur les podiums de la fashion Week de Londres qui a débuté vendredi
Léa Zacsongo-Joseph

Léa Zacsongo-Joseph

«La mode est basée sur les tendances. Les corps ne le sont pas », scande Felicity Hayward. Invitée à de nombreux défilés de la fashion week londonienne, l’influenceuse « plus size » a promis de tenir les comptes des femmes rondes qu’elle verrait sur le podium et d’en faire un rapport dans le magazine Glamour UK. Engagée dans un combat pour l’inclusivité, elle n’hésite pas à dénoncer les marques qui font défiler un ou deux mannequins grande taille, sans toutefois proposer des vêtements au-delà du 42.

« C’est un peu trop facile », critique la créatrice de contenu de 35 ans, pas novice dans sa lutte pour l’inclusivité. Tout a commencé lorsqu’elle était elle-même modèle pour le célèbre photographe Miles Aldridge. Propulsée dans le monde de la mode après avoir été repérée dans la rue en 2012, elle a elle-même fait l’expérience de la rareté des mannequins rondes dans le secteur.

Un milieu réservé aux femmes minces

« J’étais tout à coup à un endroit où les filles comme moi n’avaient pas vraiment leur place » explique Felicity. Elle-même mannequin de taille XXL, son shooting avec Miles Aldridge a fait réagir très vite. « Une fois publié, c’est devenu viral, s’enthousiasme Felicity. Ce photographe n’avait jamais travaillé avec une mannequin grande taille, au contraire, il travaillait avec des femmes très minces. »

Par la suite, tout s’est emballé et Felicity Hayward s’est vite retrouvée dans des campagnes pour Mac Cosmetics, The Body Shop, sur des couvertures de Glamour, ID, ou encore dans le Vogue britannique en juillet 2013. Malgré son succès, elle se sentait particulièrement illégitime dans ce milieu où les femmes qui lui ressemblent se font rares.

« Aux défilés, j’étais placée au premier rang. Je donnais une exposition médiatique à ces marques. » Il n’était plus possible pour elle de rester silencieuse face à des marques qui ne créaient pas de vêtements adaptés à tous les corps. « Souvent, les créateurs habillent les célébrités qui viennent à leur défilé. Mais ils ne fabriquaient pas ma taille. Alors j’ai commencé à me dire “Si vous ne faites pas ma taille, pourquoi devrais-je vous soutenir ? “ »

Le début d’un combat

À partir de ce constat, Felicity a renforcé ses prises de position sur la représentation des femmes dans la mode et a décidé de boycotter la Fashion Week de Londres en 2019.

Désormais, elle ne se rend physiquement qu’aux défilés de marques proposant des vêtements à sa taille, soit du 46 ou 48 en taille française. Invitée à la fashion week de New York, Milan et Paris, elle poursuit sa quête de marque plus inclusive avec des mannequins de grande taille.

« La situation est bien meilleure qu’il y a dix ans », affirme-t-elle grâce à l’essor de la tendance « body positivity » à laquelle elle a elle-même contribué avec son livre de développement personnel : Mes fesses ont-elles l’air grosses là-dedans ? (Does my butt look big in this : A body positivity manifesto) édité par Greenfinch.

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Initiatrice des hashtags #selflovebringsbeauty (l’amour de soi apporte la beauté) et plus récemment, #includingthecurves (inclure les rondeurs) sur les réseaux sociaux, elle est suivie par près de 300.000 personnes. Une communauté importante qui suit de près son compte de femme ronde dans les défilés qu’elle tient depuis plusieurs fashion weeks.

D’après Felicity, la fashion week de New York est habituellement en tête du classement avec le plus de femmes rondes dans ses défilés, néanmoins suivie de près par Londres et Paris, les dernières éditions ont dérogé à la règle. Alors cet automne, Felicity observe la fashion week londonienne avec grande attention pour rendre un rapport détaillé dans Glamour UK à sa communauté qui désire, comme elle, une mode plus inclusive.