Mode parisienneLes créateurs habillent leurs nouveaux looks avec du vieux

Fashion week : Fini le sportswear, sobriété et classiques mode revisités sont les stars du show

Mode parisienneLes designers ont mis la simplicité et les anciens looks de créateurs en lumière sur le podium. Zoom sur les dernières tendances
20 Minutes avec agences

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L’attente était grande à la fashion week de Paris, qui s’est achevée le 7 mars. Notamment pour la marque Balenciaga qui était attendue au tournant. Après le bad buzz publicitaire de décembre mettant en avant un enfant arborant un ours en peluche sanglé de cuir dans une esthétique sadomasochiste, Demna Gvasalia, directeur artistique, a choisi de partir sur une base plus épurée. Balenciaga a présenté une collection plus assagie, sans logo, sans stars aux premiers rangs laissant place à des vêtements qui démontrent le savoir-faire couture de la maison. Le défilé s’est ouvert sur une série de costumes aux volumes exagérés et aux épaules surdimensionnées. Pour le soir, les mannequins arboraient des robes plus protectrices.

Retour au bercail

Les créateurs sont revenus sur l’histoire des maisons, rendant hommage à leurs fondateurs comme Julien Dossena chez Paco Rabanne (décédé il y a un mois) qui a présenté des robes en métal issues des archives et infusant dans toute la collection des références au créateur.

Andreas Kronthaler a lui aussi tenu à célébrer sa femme, la créatrice Vivienne Westwood décédée le 29 décembre. Un défilé fort en émotion qui s’est ouvert par un mannequin habillé d’un tee-shirt à l’effigie de la créatrice, puis par une série de silhouettes aux accents punk et au style audacieux avec jeux de volumes, tartan, robes drapées et corsets.

Chez Alexander McQueen la collection célébrait le corps et l’anatomie avec une Naomi Campbell sculpturale sur le podium, dans une robe fourreau bustier noir corbeau.

Sarah Burton s’est replongée dans les archives de la maison en revisitant le tailoring. Des silhouettes sombres qui faisaient écho à celles imaginées par Alexander McQueen à ses débuts. Une façon aussi pour la créatrice de « revenir à l’endroit où les choses ont commencé ».

Le Français Ludovic de Saint Sernin a quant à lui revisité pour la première fois l’héritage d’Ann Demeulemeester (grande créatrice belge des années 1990-2000) qui a quitté sa maison il y a dix ans. Le créateur perpétue les codes du label en y insufflant une dose de sensualité et d’érotisme. Une jupe longue en soie noire se porte juste avec une plume cachant la poitrine.



Come-back d’une mode classe et sensuelle

Autre retour dans les années 1990 avec Martine Sitbon (créatrice phare de cette décennie) qui a fait son come-back dans la Fashion Week parisienne avec la présentation de son nouveau label Rev. On a retrouvé avec délectation ses fameuses robes en velours et son attrait pour une ligne oscillant entre le masculin et le féminin. Une façon de revisiter « le passé vers le futur ».

Lundi 6 mars au matin, c’est la Britannique Stella McCartney qui ouvrait l’avant-dernier jour des shows. La créatrice a fait la part belle aux costumes masculins composés de vestes oversize, de pantalons larges, mettant en exergue le tailoring made in Savile row. Défilaient également des manteaux ultra-longs ou des robes bustier à double boutonnage. L’esprit féminin s’est retrouvé sur des petites robes nuisettes en satin et dentelle, puis sur des robes à fines bretelles imprimées d’une tête de cheval qui clôturent le show. Cavalière émérite et respectueuse de la cause animale, Stella a annoncé que 89 % de sa collection était réalisée à partir de matières responsables, avec des tissus imitant le cuir à base de pomme ou de champignon.