Quels sont les sucres dont on peut vraiment se séparer pour réussir le « No Sugar challenge » de TikTok ?
desintox•Pour un objectif perte de poids ou santé, de nombreux internautes se privent de toutes les formes de sucres pour arriver à leurs fins, mais ce n’est pas la bonne approcheDora Christian
L'essentiel
- Le « No Sugar challenge » sur TikTok prône la réduction du sucre, mais il est important de ne pas éliminer tous les glucides, car comme le rappelle la diététicienne Sophie Janvier : « Les glucides ne sont absolument pas nos ennemis, mais bien une source d’énergie prioritaire pour notre corps. Tout le sujet est de bien les choisir ».
- Il est recommandé de conserver certains glucides simples d’origine naturelle comme les fruits, légumes contenant des fibres et vitamines et les glucides complexes (légumineuses, céréales complètes) tout en éliminant les sucres ajoutés et industriels, mais sans tomber dans l’extrême pour éviter les carences et les troubles alimentaires.
- Pour réussir le challenge sur le long terme, il faut procéder progressivement, trouver des alternatives saines et adopter une approche équilibrée, car selon Sophie Janvier : « la bonne approche est celle de la modération heureuse ».
Après le gras, le sucre devient l’ennemi à abattre sur TikTok, notamment avec le « No Sugar challenge » qui séduit de plus en plus les internautes. Perte de poids, peau plus lumineuse, moins d’inflammation, plus d’énergie, sont les nombreux résultats associés à ce challenge qui dure en moyenne un mois. Malheureusement certaines méthodes drastiques circulent, bannissant toutes les formes de glucides. Or, la diététicienne nutritionniste Sophie Janvier le rappelle : « Les glucides ne sont absolument pas nos ennemis, mais bien une source d’énergie prioritaire pour notre corps. Tout le sujet est de bien les choisir ».
quels sont les sucres à éviter et garder dans le « No Sugar challenge » ?
Faire le « No Sugar challenge », c’est ok. Mais sans tomber dans un comportement extrême. Car « l’idée n’est absolument pas d’enlever toutes les formes de sucre et de se restreindre mais de revoir son assiette », corrige Bérengère Philippon, autrice du livre, Zéro sucre et IG bas, le déclic santé. Pour comprendre le sucre, il faut explorer la famille des glucides. Celle-ci se divise en deux parties : « les glucides simples et les glucides complexes », explique la diététicienne nutritionniste Sophie Janvier, créatrice du programme en ligne BOOST sur l’alimentation anti-inflammatoire.
Dans la première catégorie, ceux d’origines naturelles qui sont riches en fibres, comme les fruits et légumes, ne doivent absolument pas être bannis car « ils apportent de précieux micronutriments : des fibres mais aussi des vitamines, des minéraux et des antioxydants ». C’est aussi le cas des glucides complexes, c’est-à-dire des aliments avec de l’amidon, comme les pommes de terre ou les céréales. Durant son challenge sans sucre, la diététicienne conseille de conserver a minima ceux riches en fibres, comme les légumes secs, les pâtes complètes, le quinoa, en quantité raisonnable, soit 1/4 de son assiette.
En revanche, Sophie Janvier propose d’éliminer les sucres libres dans la catégorie des glucides simples. Ils sont présents dans les jus de fruits ou le miel par exemple. Mais également les sucres ajoutés, qu’on retrouve dans les biscuits, le chocolat, les bonbons ou les sodas.
« On retrouve aussi des sucres ajoutés dans certains produits industriels », précise Bérengère Philippon. Alors soyez vigilants, car on peut vite dépasser les recommandations de L’OMS qui sont de 25 g de sucre par jour.
Les dangers liés à la suppression de toutes les sources de glucides
Sophie Janvier rappelle que les recommandations officielles indiquent que « 40 à 55 % de nos calories journalières doivent idéalement venir des glucides, soit par exemple un minimum de 165 g pour une femme de 65 kg ayant une activité physique modérée ».
Parmi les dangers liés à une trop faible consommation de glucides, la diététicienne compte une compensation par un excès de graisses, un manque de fibres et de micronutriments tels que les vitamines, les minéraux, les antioxydants. Attention, ces risques sont bien liés à une limitation des glucides en général et non à la suppression des sucres ajoutés, qui elle, ne présente aucun risque pour la santé, au contraire. Toutefois, Sophie Janvier préconise de se faire accompagner par un(e) diététicien (ne) avant de démarrer un tel challenge, afin de « s’assurer au préalable qu’il n’y a pas de troubles de conduites alimentaires ».
La bonne approche pour tenir le « No Sugar challenge » sur le long terme
« L’idée n’est pas de tout supprimer d’un seul coup mais d’y aller étape par étape », conseille Bérengère Philippon. Pour démarrer son « No Sugar challenge », on peut très bien commencer par baisser au fur et à mesure la consommation de sucres ajoutés et de produits industriels au lieu de stopper tout d’un coup. La coach recommande également de trouver des alternatives pour ne pas être dans une attitude de privation. Par exemple, troquer les aliments à farine blanche contre de la farine complète, revoir ses quantités de glucides, augmenter son apport en légumes. On peut même se faire plaisir autrement en passant d’un chocolat blanc à du chocolat noir 86 % par exemple.
Le secret pour réussir sainement ce challenge ? Y aller à son rythme pour tenir cette alimentation sur la durée et observer tous les bienfaits santé. Vous connaissez le dicton : Doucement mais sûrement ! Contrairement à ce que montrent certaines vidéos sur les réseaux sociaux « diaboliser les produits sucrés, et en général n’importe quel aliment, les rendent encore plus attirants », prévient Sophie Janvier. Ce comportement peut provoquer des troubles du comportement alimentaire (TCA), avec des phases de restriction et de compulsion, notamment chez des personnes ayant déjà un rapport compliqué à l’alimentation ou à leur corps. Comme l’affirme la diététicienne : « la bonne approche est celle de la modération heureuse ».