Comment les circuits courts allongent votre pouvoir d’achat
Argent•Les circuits courts permettent non seulement de privilégier des fruits et légumes locaux et de saison, mais aussi de réaliser d’importantes économiesJulie Polizzi pour 20 Minutes
Si de plus en plus de consommateurs se tournent vers les circuits courts par conviction, un argument de taille pourrait convaincre ceux qui privilégient encore les supermarchés : le prix ! Car d’après une récente étude, les produits issus de ces réseaux de vente de proximité ont subi une inflation moins élevée que celle observée dans l’ensemble du secteur alimentaire. Tour d’horizon d’un concept gagnant-gagnant !
Limiter les intermédiaires
D’après le baromètre annuel du site Pourdebon.com réalisé avec l’institut Kantar en février 2024, 67 % des Français ont acheté au moins une fois par mois des produits en circuit court. C’est 6 points de plus par rapport à l’édition 2023 de cette étude. Et, sans surprise, ce sont surtout les fruits et les légumes (81 %) qui sont acquis par ce biais, devant le fromage (52 %) et la viande (46 %). Plus largement, une étude d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, révélait qu’en 2020, la vente en circuit court concernait « presque un quart des exploitations de France métropolitaine et plus de la moitié des exploitations conduites en bio ». Mais de quoi parle-t-on au juste ?
S’il n’existe pas de définition stricte, « les circuits courts se caractérisent par la limitation du nombre d’intermédiaires dans la vente, sans nécessairement impliquer une proximité physique », comme l’explique le ministère de l’Économie. Il s’agit en effet d’avoir un seul intermédiaire maximum afin de limiter les coûts et ainsi d’assurer une meilleure rémunération aux producteurs, tout en évitant un surcoût pour l’acheteur. Pour les professionnels, c’est en outre un bon moyen de rester autonomes et de valoriser leurs produits en mettant en avant leur qualité.
Local, de saison et moins cher !
Les consommateurs sont d’ailleurs bien conscients des enjeux puisque la recherche de goût et de qualité arrive en tête des motivations d’achat en circuits courts, selon le baromètre Kantar, suivi par la préférence pour des aliments produits en France, ainsi que la volonté de mieux rémunérer les producteurs. De même, les impacts sur la santé et l’environnement font aussi partie des préoccupations avancées. En revanche, le prix apparaît en général comme un frein plutôt que comme un argument supplémentaire pour adopter ce mode de consommation… Et c’est un tort, comme l’a tout récemment rappelé UFC-Que Choisir.
En 2022, une enquête de l’association de défense des consommateurs avait démontré « qu’un panier de fruits et légumes conventionnels coûtait le même prix en circuit court qu’en grande surface, et qu’un panier bio y était moins cher ». Or, une nouvelle étude réalisée fin 2023 et présentée cet été, met en évidence qu’au sein de ces réseaux de vente, « l’inflation sur un an n’a atteint que 4 % pour les produits conventionnels, largement inférieure aux niveaux observés dans l’ensemble du secteur alimentaire (+ 10 %) ». De même, bien que les produits bio aient subi une inflation plus forte en circuit court (+ 17 %) que dans la grande distribution (+ 15 %), l’association met en avant que le panier initial était plus onéreux dans les supermarchés. Résultat, sur une base de calcul de 28 produits, l’UFC estime la dépense mensuelle en fruits et légumes à 104 € en circuit court, contre 110 € en grande surface pour des articles conventionnels, et à respectivement 127 € contre 144 € pour du bio !