L’adage « Mangez local et de saison » résonne comme une évidence, vantant la fraîcheur et la saveur des produits tout en limitant l’empreinte carbone. Dans un marché où les étals ne reflètent pas toujours la réalité des saisons, faire les bons choix devient un défi. Sauf si l’on se réfère au calendrier établi par des organismes comme l’Agence de la transition écologique pour retrouver le véritable rythme naturel des fruits et légumes. À noter toutefois que les aléas météorologiques peuvent occasionner quelques écarts.

Asperges et artichauts, les deux légumes stars de la saison

La saison de l’artichaut, qui s’étend de mai à septembre, offre pléthore de choix parmi les variétés traditionnelles telles que le Blanc, le Vert, le Violet et le Rouge, ainsi que des variétés plus récentes comme le Camus de Bretagne. Né de sélections humaines à partir d’un chardon sauvage, cet aliment prisé depuis la Renaissance italienne et couronné de succès en France sous Louis XIV, propose des saveurs et des textures diversifiées. Pour une sélection optimale, privilégiez les artichauts aux feuilles fermées, sans taches, avec des écailles cassantes. En France, la Bretagne et la Provence-Alpes-Côte d'Azur sont les principaux producteurs de ces délices printaniers.

L’asperge, légume saisonnier par excellence, n’enchante nos papilles que quelques semaines au printemps, de la mi-avril à la mi-juin, avec une prolongation possible jusqu’en juillet pour certaines variétés. Originaire de cultures variées mais aussi de sites sauvages, comme en Provence, en Sardaigne ou en Corse, elle se décline en trois variétés distinctes : blanche, verte et violette, chacune offrant une palette de saveurs et de textures uniques. Pour choisir les meilleures, privilégiez des tiges fermes et lisses, avec des écailles bien serrées à l’extrémité. En France, la production d’asperges s’élève à 17.000 tonnes par an, avec des variétés renommées telles que l’asperge des sables des Landes et l’asperge d’Argenteuil.

De la couleur dans l’assiette grâce à ce légume-racine

Les marchés s’animent avec l’arrivée des bottes de radis aux teintes vibrantes, offrant une fraîcheur piquante tant appréciée. Que ce soit en croque, avec du beurre ou en salade, les radis sont un incontournable printanier, avec les Français en consommant en moyenne 1,5 kg par an. Et saviez-vous que les feuilles de radis sont comestibles ? Cuites, elles se prêtent à une variété de préparations, offrant une touche zéro déchet à votre cuisine.

Pour préserver la fraîcheur des radis roses, il est préférable de les déguster rapidement après la récolte, mais ils peuvent également se conserver au réfrigérateur, séparés de leurs fanes, pendant 5 à 7 jours. Quant aux radis plus gros, parfois trop piquants, transformez-les en délicieux pickles en les faisant mijoter dans un mélange de vinaigre, de sucre et d’épices, à conserver au frais pour une touche de saveur prolongée.

Le plein de vert dans les recettes

Cultivé depuis des siècles, le pois gourmand a une origine ancienne et son introduction dans les potagers français remonte au VIIIe siècle. Avec ses variétés naines, demi-naines et ramants, ce produit de saison offre une diversité de choix aux jardiniers et aux consommateurs, offrant une expérience gustative unique. Pour bien le choisir, optez pour des cosses fermes et d’un vert tendre, évitant celles qui sont abîmées. Les variétés françaises, comme le pois Carouby de Maussane et le Corne de bélier, sont appréciées pour leur saveur distinctive, tandis que des variétés plus récentes, telles que le Friand, le Bamby et le Copernic, enrichissent la palette de saveurs.

Comme son cousin, le petit pois figure, lui aussi, parmi les stars de ce mois de mai. Sa saison s’étend de mai à juillet/août, une période relativement courte pour ce légume qui est plus souvent consommé surgelé ou en conserve. En France, deux principaux types de petits pois se distinguent : les pois verts ou à écosse, caractérisés par leurs graines lisses ou ridées et leur cosse avec un « parchemin » rigide qui se forme à maturité.

Autres produits de saison tout de vert vêtus : certaines variétés de salades printanières. Celles-ci comprennent la roquette, avec son goût poivré, le cresson, offrant une texture tendre et légèrement épicée, parfaitement associé aux fraises et aux noix pour une touche sucrée, et enfin le pissenlit, une salade sauvage aux feuilles amères qui ajoutent une note distincte aux mélanges, idéalement complétée par des lardons et des œufs pochés.

Également au rendez-vous : la blette. Ce légume méditerranéen consommé depuis l’Antiquité, est un incontournable des étals d’avril à novembre. Principalement cultivé dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes, il offre une palette culinaire variée. Ses feuilles se cuisinent comme des épinards, tandis que ses côtes, préparées à l’eau bouillante, à la vapeur ou sautées à la poêle, ajoutent une touche délicate à vos plats.

La pomme de terre primeur de Noirmoutier en vedette

Sous le soleil de Noirmoutier, la pomme de terre primeur se distingue par sa saveur sucrée et son terroir unique, cultivée dans un sol sablonneux balayé par les embruns. Récoltée à la main, cette délicate pomme de terre ne peut être conservée que quelques jours après sa cueillette, incitant les gourmets à la déguster rapidement pour en apprécier toute la fraîcheur.

Avec des variétés telles que la Bonnotte de Noirmoutier, mise à disposition du 8 mai au 18 mai, la Lady Christ’l, à savourer du 1er mai au 31 juillet, et la Iodéa, disponible du 15 mai au 10 juin, chaque mois printanier révèle de nouvelles saveurs à explorer, offrant une expérience culinaire riche en diversité et en authenticité.

Les fraises, de plus en plus nombreuses sur les étals en mai

On pense souvent à la fraise comme un fruit printanier, et c’est vrai pour des variétés comme la Gariguette et la Ciflorette, disponibles dès mars. Cependant, certaines variétés peuvent produire des fruits jusqu’aux premières gelées d’octobre ou novembre. Parmi les différentes variétés, on retrouve aussi la Charlotte, la Mara des Bois, la Cléry et la Darselect. Pour bien les choisir, recherchez celles qui sont fermes, avec une peau brillante et uniforme, et évitez celles avec des extrémités blanches ou trop grosses. Optez de préférence pour des fraises françaises, en privilégiant les labels rouge ou labellisées IGP pour une meilleure qualité.

Un début de saison pour la rhubarbe

La rhubarbe, délice printanier, offre ses saveurs acidulées dès la mi-avril jusqu’au mois de septembre, avec une pleine saison s’étendant d’avril à juillet. Elle se décline en plusieurs variétés : Goliath, idéale pour les confitures grâce à sa production abondante, Red Champagne, équilibre parfait entre douceur et acidité, Mikoot, variété précoce pour des recettes dès le début de saison, Frambozen Rood, pour des desserts tout en douceur et Valentine, permettant de savourer de la rhubarbe jusqu’au début de l’automne.

Cette précieuse alliée des desserts reste fraîche jusqu’à quatre jours dans le bac à légumes, enveloppée dans un torchon. Pour une conservation plus longue, épluchez-la, coupez-la et congelez-la crue ou cuite après un séchage. Transformez-la en confiture pour en profiter toute l’année, mais n’oubliez pas d’enlever ses feuilles avant de la cuisiner. Celles-ci sont toxiques. Si vous avez un jardin, utilisez ces dernières pour fabriquer un purin naturel contre les invités indésirables.

Encore un peu de patience pour accueillir les premières cerises

Le temps des cerises est éphémère : dès le mois de mai, les premières variétés font leur apparition, suivies par les plus tardives qui persistent jusqu’en juillet. La première qui va bientôt faire leur entrée sur les étals ? Le bigarreau, variété emblématique en France, se décline en plusieurs sous-variétés telles que Burlat, Reverchon, Van et Summit. Cette période de récolte, brève et sujette aux caprices météorologiques, nécessite une organisation minutieuse, les producteurs et distributeurs s’efforçant de mettre les fruits à disposition des consommateurs en moins de 24 heures pour garantir leur fraîcheur.